Samedi 10 septembre 2022 à 19h51
Qamichli (Syrie), 10 sept 2022 (AFP) — Trois personnes sont mortes du choléra dans des régions de Syrie, ont annoncé samedi les autorités locales kurdes, en appelant à l'aide la communauté internationale pour limiter la propagation de cette maladie.
Quinze cas ont par ailleurs été recensés dans la province d'Alep (nord), qui est sous le contrôle du régime, a indiqué le ministère de la Santé, affirmant que les malades ont été hospitalisés.
"Un grand nombre de cas de choléra ont été recensés dans des régions des provinces de Raqa (nord) et de Deir Ezzor (est)", a indiqué le département de la Santé de l'administration autonome kurde dans un communiqué publié à Qamichli (nord-est) où il siège.
"Trois personnes sont mortes de la maladie", a-t-il ajouté en appelant les organisations internationales "surtout l'Organisation mondiale la santé (OMS) à fournir le soutien nécessaire pour limiter la propagation du choléra".
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la maladie s'est propagée dans l'ouest de la province de Deir Ezzor à travers de l'eau potable contaminée, après que les autorités ont cessé de distribuer du chlore aux stations de pompage ces trois derniers mois.
L'ONG a fait état de centaines de personnes présentant des symptômes de choléra --vomissement, diarrhée et maux de tête.
L'Autorité de l'eau de Deir Ezzor a distribué quelque 1.000 litres de chlore aux stations de pompage dans les zones rurales de la région, ont affirmé les autorités kurdes en soirée.
"Il s'agit d'une mesure préventive pour empêcher les contaminations", a-t-elle ajouté.
Après 11 ans de guerre, la Syrie souffre de graves pénuries d'eau, outre la sécheresse. Le conflit a endommagé environ deux tiers des usines de traitement d'eau, la moitié des stations de pompage et un tiers des châteaux d'eau, selon un rapport du Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) datant d'avril.
Près de la moitié de la population dépend de sources d'eau alternatives et souvent insalubres, a déclaré l'Unicef.
Les Kurdes contrôlent la majeure partie du nord-est de la Syrie, où ils ont instauré une autonomie de facto.
Le choléra, une infection diarrhéique aiguë provoquant une déshydratation parfois mortelle, se contracte par l'absorption d'eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio cholerae.
Il se développe dans des zones souvent peuplées, avec des accès limités à l'eau potable ou dépourvues de réseaux d'assainissement adaptés.
Selon les estimations, il y a chaque année dans le monde entre 1,3 million et 4 millions de cas de choléra, causant entre 21.000 à 143.000 décès.
La guerre en Syrie a fait environ un demi-million de morts et poussé à la fuite des millions de personnes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.