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Syrie: se méfiant du régime, Ankara compte sur Moscou pour appliquer l'accord


Mercredi 23 octobre 2019 à 11h24

Istanbul, 23 oct 2019 (AFP) — La Turquie a indiqué mercredi qu'elle comptait sur la Russie pour mettre en oeuvre l'accord sur la Syrie conclu la veille par les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, car elle n'a "pas totalement confiance" dans le régime de Damas.

MM. Erdogan et Poutine ont conclu mardi un accord aux termes duquel Moscou doit faciliter le retrait de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) de zones qu'elle contrôle à la frontière turque.

Des militaires russes et syriens doivent notamment commencer à patrouiller mardi dans certains secteurs.

"La Russie est déterminée, mais en ce qui concerne le régime, nous n'arrivons pas à avoir totalement confiance", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu dans une interview à l'agence de presse étatique Anadolu.

"Le régime pourrait-il coopérer avec (les YPG) ? C'est possible. Si c'est le cas, nous ferons le nécessaire", a ajouté M. Cavusoglu, affirmant que M. Poutine avec promis à M. Erdogan d'adresser un "ultimatum ferme" aux combattants kurdes pour qu'ils se retirent.

La Turquie a lancé le 9 octobre une offensive contre les YPG, un groupe qu'elle qualifie de "terroriste" mais qui est soutenu par les pays occidentaux dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Ankara a interrompu son opération la semaine dernière après un accord avec les Etats-Unis prévoyant le retrait des YPG à plus de 30 km de la frontière turque sur une longueur de 120 km, entre les villes de Tal Abyad et Ras al-Aïn.

L'accord conclu avec la Russie mardi prévoit le retrait, dans un délai de 150 heures à partir de 09H00 GMT mercredi, des YPG sur les portions restantes de la frontière turque comprises entre le fleuve Euphrate et la frontière irakienne.

L'offensive turque contre les YPG avait été lancée dans la foulée de l'annonce par Donald Trump du retrait de militaires américains déployés dans le nord de la Syrie.

S'estimant "trahies", les forces kurdes avaient alors appelé à la rescousse le régime syrien qui a déployé des troupes dans plusieurs villes proches de la frontière turque.

La Turquie soutient des groupes rebelles syriens qui s'opposent au régime de Bachar al-Assad.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.