Jeudi 23 avril 2020 à 10h56
Paris, 23 avr 2020 (AFP) — Une enfant de sept ans souffrant d'une double malformation cardiaque congénitale, dont le rapatriement du camp d'Al-Hol (nord de la Syrie) était réclamé depuis un an, est arrivée en France cette nuit, a annoncé jeudi l'avocat de sa famille.
La jeune Taymia, qui se trouvait en Syrie depuis 2014, a été hospitalisée dans un service spécialisé à son arrivée en France, a précisé à l'AFP Me Ludovic Rivière. L'avocat demandait depuis le printemps 2019 le rapatriement de l'enfant, dont l'état de santé s'est aggravé depuis une quinzaine de jours.
Sa mère, sa soeur jumelle et ses deux frères sont eux restés en Syrie mais Me Rivière réclame également leur rapatriement.
Mardi, plusieurs associations, dont Avocats sans frontières, Amnesty International et la Ligue des droits de l'Homme, avaient réclamé le "retour immédiat" de Taymia.
Selon le collectif Familles unies, qui regroupe notamment des proches d'enfants de jihadistes français détenus dans des camps en Syrie, quelque 300 enfants de jihadistes français sont retenus sous des tentes dans les camps d'Al-Hol et de Roj au nord de la Syrie.
Le collectif demande régulièrement aux autorités françaises d'organiser le rapatriement de ces enfants, ainsi que celui de leur mère.
En 2019, 517 personnes, dont 371 enfants, sont morts dans le camp d'Al-Hol, avait indiqué mi-janvier à l'AFP une responsable du Croissant-Rouge kurde dans le camp.
Début février, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué qu'un total de 17 enfants de jihadistes français avaient été rapatriés en France jusqu'alors et que la France pourrait en rapatrier d'autres, si elle avait "l'occasion de le faire".
Le gouvernement est aussi confronté à l'épineuse question du retour des quelque 150 adultes, face aux difficultés soulevées par leur gestion dans les zones où ils sont retenus, en Irak ou dans les zones syriennes aux mains des forces kurdes.
Le sujet est sensible pour l'exécutif, plusieurs sondages ayant montré l'hostilité de l'opinion au rapatriement de jihadistes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.