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Syrie: quatre enfants albanais quittent un camp en vue d'un rapatriement


Lundi 26 octobre 2020 à 21h13

Beyrouth, 26 oct 2020 (AFP) — Quatre enfants albanais ont quitté le camp de déplacés d'Al-Hol, qui accueille notamment des familles de jihadistes dans le nord de la Syrie, et seront rapatriés depuis le Liban, a indiqué lundi à l'AFP la porte-parole du Croissant rouge syrien.

"Les enfants sont partis de Qamichli à Damas puis de Damas vers la frontière libanaise, et du Liban, ils se rendront en Albanie", a indiqué Rahaf Abboud.

"L'opération a eu lieu à la demande du gouvernement albanais", a-t-elle ajouté.

Une délégation officielle albanaise s'était rendue jeudi dernier dans le nord-est syrien où elle a rencontré des responsables kurdes, a indiqué sur Facebook le département des Affaires étrangères de l'administration semi-autonome kurde, sans toutefois évoquer le rapatriement d'enfants.

Le Premier ministre albanais Edi Rama s'est quant à lui déplacé à Beyrouth pour assister au rapatriement prévu mardi.

"Nous sommes en train de rapatrier quatre enfants albanais du camp de l'enfer d'Al-Hol, grâce à une opération bien compliquée et après plus d'un an d'efforts", a-t-il écrit sur sa page Facebook.

A lui seul, le camp d'Al-Hol abrite plus de 64.000 personnes.

La mère de trois des enfants, Floresha Rasha, blessée, doit également être rapatriée avec eux.

"Cette opération ouvre la voie à une deuxième opération pour faire rapatrier les autres enfants qui se trouvent dans le camp", avait déclaré M. Rama juste avant son départ.

Depuis la chute en mars 2019 du "califat" autoproclamé du groupe Etat islamique (EI), les forces kurdes gèrent dans le nord-est de la Syrie plusieurs camps de déplacés, où s'entassent des milliers de civils ayant fui les combats contre les jihadistes.

Ces camps accueillent également des familles de membres de l'EI, notamment des milliers d'étrangères et leurs enfants.

L'administration semi-autonome kurde ne cesse depuis de réclamer le rapatriement des femmes et des enfants étrangers, mais les pays occidentaux avancent lentement sur le dossier, accueillant bien souvent au compte-goutte des enfants, souvent orphelins.

Selon la police albanaise, au moins 40 enfants albanais se trouvent dans le camp d'Al-Hol, dont plusieurs livrés à eux-mêmes depuis la mort de leurs parents jihadistes.

En novembre 2019, un garçon albanais de 11 ans, Alvin Berisha était rentré dans sa famille en Italie après avoir vécu à Al-Hol.

Les forces kurdes ont récemment décidé de permettre à des milliers de Syriens, dont des déplacés et des proches de combattants de l'EI, de quitter le camp.

bek/mdz

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.