Mardi 25 mai 2021 à 18h51
Qamichli (Syrie), 25 mai 2021 (AFP) — Quelque 100 familles irakiennes vont rentrer en Irak après avoir quitté mardi le camp de déplacés d'Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, où sont notamment retenus des proches de jihadistes du groupe Etat islamique, ont indiqué à l'AFP deux responsables locaux syriens.
"Mardi, 94 familles irakiennes, soit 381 personnes, ont quitté le camp d'Al-Hol, sous escorte de l'armée irakienne", a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un responsable de l'administration semi-autonome kurde dans le nord-est de la Syrie.
Aucune confirmation côté irakien n'était disponible dans l'immédiat.
"Les familles irakiennes ont quitté le camp d'Al-Hol à destination du territoire irakien", a également assuré à l'AFP un responsable de la sécurité au sein d'Al-Hol, s'exprimant lui aussi sous couvert d'anonymat.
Le camp d'Al-Hol est devenu une véritable cité de tentes accueillant près de 62.000 personnes, dont la moitié sont des Irakiens selon l'ONU, qui a maintes fois mis en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire.
Dans le camp se trouvent des civils, Syriens ou Irakiens, ayant fui les grandes batailles menées contre l'Etat islamique (EI), mais également des familles affiliées aux jihadistes.
Après avoir occupé de 2014 à 2017 de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a enchaîné les revers. Fin 2017, l'Irak a annoncé la "victoire" après avoir chassé le groupe de tous les bastions urbains. En mars 2019, l'EI a perdu tous ses fiefs en Syrie.
Le responsable de l'administration semi-autonome kurde a assuré que les départs de mardi constituaient "la première vague" organisée en vertu d'un accord entre Bagdad et la coalition internationale anti-EI, emmenée par Washington et qui intervient en Irak et en Syrie.
Il a assuré que les familles seront "transférées vers un camp en territoire irakien", sans plus de détails.
En février, les forces kurdes avaient remis une centaine de jihadistes irakiens de l'EI à Bagdad, selon une source sécuritaire irakienne.
Quelque 1.600 Irakiens soupçonnés d'avoir combattu pour l'EI sont encore détenus par les forces kurdes, selon un rapport de l'ONU publié en février.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.