
Vendredi 1 avril 2011 à 13h55
DAMAS, 1 avr 2011 (AFP) — Des manifestations en faveur de la démocratie en Syrie ont eu lieu vendredi, pour la première fois depuis le début de la contestation, dans la région à majorité kurde du nord du pays, a indiqué un responsable des droits de l'Homme.
"Plusieurs centaines de personnes ont défilé pacifiquement dans les rues après la prière de vendredi à Qamishli et Amouda en scandant +nous ne voulons pas seulement la nationalité mais aussi la liberté+ et +Dieu, la Syrie et la liberté+", a déclaré à l'AFP Radif Moustapha, président du comité kurde pour les droits de l'Homme.
"A Hassaké, 150 à 200 personnes ont manifesté avec les mêmes mots d'ordre avant d'être dispersées par les forces de securité", a-t-il ajouté.
Qamishli et Amouda sont deux villes à majorité kurde situées à 700 km au nord-est de Damas, près de la frontière turque alors que Hassaké se trouve à 600 km au nord-est.
"C'est la première fois depuis le début de la contestation que des manifestations ont lieu dans cette région à majorité kurde", selon M. Moustapha.
Les autorités syriennes avaient annoncé jeudi qu'elles allaient examiner la situation dramatique de quelque 300.000 Kurdes qui se sont vus dénier depuis un demi-siècle la nationalité syrienne.
"Le président Bachar al-Assad a ordonné la constitution d'une commission chargée de régler le problème du recensement organisé en 1962 dans le gouvernorat de Hassaké" situé dans le nord-est du pays.
Cette commission doit achever ses travaux avant le 15 avril "afin que le président Assad promulgue un décret adéquat sur ce problème", a indiqué l'agence officielle Sana.
En 1962, 20% des Kurdes de Syrie s'étaient vu priver de leur citoyenneté, à la suite d'un recensement controversé, selon les organisations des droits de l'Homme.
A l'époque, le gouvernement avait pris cette décision en arguant que des groupes de Kurdes, venus illégalement des pays voisins, notamment de Turquie, s'étaient installés dans le gouvernorat de Hassaké en 1945 et avaient réussi à s'inscrire frauduleusement sur les registres civils syriens.
Cette question a empoisonné longtemps les relations entre le gouvernement central et cette communauté.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.