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Syrie: premier décès du coronavirus dans les territoires kurdes


Vendredi 17 avril 2020 à 23h00

Beyrouth, 17 avr 2020 (AFP) — Un décès du nouveau coronavirus en Syrie a été rapporté vendredi par l'ONU dans le Nord-Est, le premier dans cette région dominée par les Kurdes dans ce pays morcelé par la guerre.

Un patient de 53 ans est décédé le 2 avril, mais l'administration semi-autonome kurde a accusé l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) de ne pas l'en avoir immédiatement informé, faisant porter la responsabilité d'une potentielle propagation du virus dans ses territoires à l'agence onusienne et au régime syrien.

Contactée par l'AFP, l'OMS n'a pas répondu dans l'immédiat.

Vendredi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a assuré que l'OMS "a fourni des informations indiquant qu'un décès le 2 avril à l'hôpital national de Qamichli, dans le Nord-Est syrien, avait par la suite été testé positif au Covid-19".

"Un autre membre de la famille (du défunt) serait actuellement à l'hôpital avec les symptômes du Covid-19. Les résultats du dépistage sont en attente", ajoute un rapport partagé vendredi par le compte Twitter d'Ocha-Syrie.

Même si la région est sous contrôle kurde, le régime syrien y maintient une présence et l'hôpital en question est tenu par le gouvernement de Damas.

Dans les territoires contrôlés par le régime, le nouveau coronavirus a officiellement contaminé 38 personnes et entraîné deux décès, annoncés le 29 et le 30 mars.

Les Kurdes et le régime de Bachar al-Assad entretiennent des rapports tendus.

Par le passé, les autorités kurdes ont déploré être sous-équipées pour faire face à une propagation de la maladie Covid-19, notamment en terme d'appareils respirateurs, et assuré ne pas avoir de kits de dépistage.

Le Croissant rouge kurde syrien mais aussi l'administration kurde ont déploré vendredi le délai de deux semaines entre le décès et l'annonce des résultats du dépistage.

"Il y a un risque élevé de propagation large du virus à cause du délai pris pour informer l'administration", regrette le Croissant rouge kurde sur son site internet.

Les autorités kurdes "font porter à l'OMS la responsabilité d'une propagation du virus parmi nos concitoyens car elle a passé sous silence la présence d'un cas suspect", déplore l'administration dans un communiqué.

Par ailleurs, les Kurdes estiment que "les pratiques du gouvernement syrien (...) mettent en danger la vie des citoyens du Nord-Est syrien", accusant le pouvoir de Damas de ne pas "coopérer" avec la minorité kurde.

Le régime a adopté une série de mesures dans les territoires gouvernementaux pour prévenir la propagation de Covid-19, avec la fermeture des écoles et des restaurants, un couvre-feu sévère et un appel à rester confiné.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.