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Syrie: premier convoi d'aides dans l'enclave kurde d'Afrine


Jeudi 1 mars 2018 à 14h42

Beyrouth, 1 mars 2018 (AFP) — Un convoi d'aide humanitaire est entré jeudi dans l'enclave kurde d'Afrine, le premier depuis le début en janvier d'une offensive turque dans cette région du nord-ouest de la Syrie, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge.

"Le convoi de 29 camions comprend 430 tonnes d'aides humanitaires, dont de la nourriture, des articles de première nécessité, du matériel de purification de l'eau ainsi que des fournitures médicales. Cette aide devrait suffire à 50.000 personnes", a précisé la porte-parole du CICR en Syrie, Ingy Sedky.

"C'est notre premier convoi à Afrine depuis le début de l'offensive (...)", a-t-elle ajouté.

Les bombardements turcs contre l'enclave kurde, où la situation des civils ne cesse de se dégrader, se poursuivent en dépit du vote samedi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois sur l'ensemble du territoire syrien.

La Turquie, soutien des rebelles syriens, avait salué l'adoption de cette résolution, estimant toutefois qu'elle ne concernait pas l'offensive qu'elle mène contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôle l'enclave d'Afrine et qu'Ankara cherche à déloger de la zone frontalière, avec l'aide de rebelles syriens.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche que l'opération "continuera jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé". Selon lui, plus de 2000 "terroristes" ont déjà été tués au cours de cette offensive.

Jeudi, l'ONG Amnesty International a dénoncé la poursuite des combats entre turcs et kurdes syriens, soulignant que "la vie de centaines de civils est menacée alors que l'offensive contre Afrine s'intensifie".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 141 civils, dont 27 enfants, ont péri depuis le début de la campagne militaire turque le 20 janvier.

Les forces turques et leurs alliés ont réussi jusque-là à sécuriser une bande frontalière de 140 kilomètres, selon l'Observatoire.

Les YPG, alliés de Washington dans la lutte contre le groupe Etat Islamique (EI) en Syrie, sont considérés comme "terroristes" par Ankara en raison de leurs liens présumés avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla sur le sol turc.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.