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Syrie: malgré le retrait du nord-est, les effectifs américains quasi stables


Lundi 4 novembre 2019 à 22h05

Washington, 4 nov 2019 (AFP) — Trois semaines après l'annonce du retrait américain de Syrie qui a ouvert la voie à l'intervention turque contre des combattants kurdes, le nombre de soldats américains déployés dans le pays reste quasiment stable, à un peu moins d'un millier d'hommes, selon un responsable américain.

La décision du président américain Donald Trump de défendre les champs pétroliers dans la province de Deir Ezzor (est) a conduit le Pentagone à envoyer des renforts dans cette zone proche de la frontière irakienne, pendant que les soldats américains se retiraient des régions proches de la frontière turque, a expliqué à l'AFP ce responsable s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Les renforts militaires ont commencé à arriver dans la zone de Deir Ezzor, portant les effectifs à un niveau proche des 1.000 hommes déployés avant l'annonce de leur retrait à la mi-octobre.

"Nous restons en-dessous de 1.000 et le retrait continue", a assuré le responsable américain.

Ce retrait ne se déroule pas sans heurts, un incident ayant été évité de justesse dimanche non loin de la "zone de sécurité" établie par la Turquie dans le nord du pays, lorsque des tirs d'artillerie turcs ont failli toucher un convoi américain.

"La patrouille n'a pas été touchée", mais les roquettes sont tombées à moins d'un kilomètre du convoi, a indiqué dans un communiqué le commandement central de l'armée américaine (Centcom).

Les forces américaines sont entrées en contact avec l'armée turque pour faire cesser les tirs, qui apparemment ne visaient pas le convoi américain, a précisé le responsable.

La légalité de l'opération américaine reste un sujet de débat, y compris au sein du Pentagone, où certains responsables expriment en privé des doutes sur la possibilité de refuser au régime syrien un accès aux champs pétroliers si les combattants kurdes, qui contrôlent actuellement la zone avec les Etats-Unis, passaient un marché avec le président Bachar al-Assad pour en partager les bénéfices.

Interrogé vendredi sur la nature de la mission américaine sur les champs pétroliers syriens, le ministre de la Défense Mark Esper a répondu qu'il s'agissait d'en "interdire l'accès au groupe Etat islamique et à d'autres acteurs de la région".

Il n'a pas précisé qui étaient ces "autres acteurs", et aucun porte-parole du Pentagone ne s'est aventuré lundi à confirmer si le régime syrien et l'armée russe en faisaient partie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.