Mercredi 6 avril 2011 à 18h32
DAMAS, 6 avr 2011 (AFP) — Les autorités syriennes ont libéré mercredi 48 détenus, principalement kurdes, qui avaient été arrêtées il y a un an dans le nord du pays lors d'incidents pour la fête du Norouz, ont annoncé six organisations de défense des droits de l'Homme.
"Nous avons pris connaissance de la décision mercredi du juge d'instruction militaire d'Alep de libérer 48 Syriens arrêtés lors des événements qui ont lieu durant la célébration du Norouz le 21 mars 2010. Nous saluons cette décision", déclarent les organisations dans un communiqué commun.
"Nous demandons au gouvernement de libérer tous les détenus politiques et de cesser la série d'arrestation abusives qui sont un crime contre la liberté personnelle", ajoutent-elle.
Fin mars 2010, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) avait demandé aux autorités syriennes d'ouvrir une enquête sur la mort d'un Kurde le 21 mars lors d'une célébration du Nouvel an kurde dans le nord de la Syrie.
Des Kurdes s'étaient regroupés près de la ville de Raqqa pour fêter le Nouvel an kurde à l'appel du parti de l'Union démocratique (PUD, interdit), proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie.
De nombreux policiers en tenue et en civil s'étaient déployés et avaient demandé de baisser les drapeaux kurdes et les photos du leader emprisonné du PKK Abdallah Oçalan, en déclarant que seuls les drapeaux syriens et les photos du président Bachar al-Assad étaient autorisés.
Les Kurdes n'ayant pas obtempéré, les policiers ont ouvert le feu, faisant au moins un mort et deux blessés graves, selon HRW.
Mardi, le président Bachar al-Assad avait reçu des représentants de Hassaké, une région à majorité kurde. Le chef de l'Etat avait annoncé la semaine dernière la création d'une commission chargée d'examiner la situation de 300.000 Kurdes qui se sont vus refuser depuis un demi-siècle la nationalité syrienne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.