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Syrie: les troupes de Damas atteignent une nouvelle zone stratégique dans le nord


Samedi 26 octobre 2019 à 15h44

Qamichli (Syrie), 26 oct 2019 (AFP) — Les troupes de Damas ont atteint samedi une nouvelle zone stratégique à proximité de la frontière syro-turque, dans ce qui constitue un de leurs principaux déploiements dans le nord du pays depuis des années, selon des observateurs indépendants.

Les forces du régime de Bachar al-Assad sont entrées dans la région de Ras al-Aïn, a annoncé l'agence étatique syrienne Sana.

C'est la première fois qu'elles y sont déployées depuis que le régime a amorcé son départ du nord-est syrien en 2012 sous la pression des forces kurdes.

Celles-ci en ont été chassées par l'offensive turque déclenchée le 9 octobre, permettant aux soldats syriens de reprendre la zone.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il s'agit du déploiement le plus important de troupes de Damas dans le nord-est du pays depuis des années.

Les derniers développements en Syrie, marqués par un accord entre Moscou et Ankara pour chasser les forces kurdes d'une bande de 120 km au centre de la bande frontalière, profitent largement à Damas. Ils lui permettent de facto de revenir sur environ un tiers du territoire national dont Bachar al-Assad avait perdu le contrôle depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

Les troupes syriennes, soutenues sur le terrain par les Russes, ont fait leur réapparition vendredi dans la ville de Hassaké, à environ 70 km au sud-est de Ras al-Aïn.

Environ 2.000 soldats syriens, appuyés par des centaines de véhicules militaires, ont fait leur entrée samedi dans une partie de la province qui jouxte la zone désormais contrôlée par la Turquie.

C'est "le plus important" déploiement militaire de Damas depuis des années, a souligné l'OSDH auprès de l'AFP, en précisant que les Syriens étaient accompagnés par des éléments de la police militaire russe.

La Turquie a lancé le 9 octobre une offensive sanglante dans le nord syrien pour obliger les forces kurdes à s'éloigner de sa frontière. Elle a été interrompue pour permettre à la milice kurde des YPG de se retirer de leurs positions frontalières.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan se sont mis d'accord mardi sur un retrait kurde et un contrôle commun d'une large partie de la frontière syro-turque.

M. Erdogan a renouvelé samedi sa menace de reprendre les combats pour "chasser les terroristes" de la frontière si l'accord avec Moscou n'était pas respecté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.