Dimanche 13 novembre 2016 à 13h14
Beyrouth, 13 nov 2016 (AFP) — Les rebelles syriens, soutenus par les forces turques, se trouvaient dimanche à deux km d'al-Bab, bastion du groupe État islamique (EI) dans la province septentrionale d'Alep, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Cette ville de 100.000 habitants en grande majorité arabe avec une minorité kurde, selon le géographe français Fabrice Balanche, est située à 30 km entre la frontière turque et à la même distance d'Alep.
La Turquie bombarde à l'artillerie et l'aviation la ville, selon l'OSDH qui n'a pas fourni dans l'immédiat un bilan de victimes.
Al-Bab est le principal objectif de l'opération "Bouclier de l'Euphrate" lancée le 24 août par la Turquie.
"Les factions de l'opposition soutenues par l'armée turque se trouvent à 2 km au nord et nord-ouest de la ville", a assuré Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
"Ce progrès s'inscrit dans la campagne commencée avec la prise de Jarablos et qui a vu les jihadistes chassés d'environ 2.500 km2 le long de la frontière turque", a-t-il expliqué.
La Turquie a lancé une opération sans précédent en Syrie avec la volonté de frapper à la fois ses deux adversaires: l'EI mais aussi les YPG (Unités de défense du peuple kurde).
Ankara considère les YPG comme une organisation "terroriste" et veut empêcher à tout prix la création d'une zone semi-autonome kurde le long de sa frontière.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé le 27 octobre vouloir capturer al-Bab puis Minbej, tenu par les milices kurdes, et se diriger enfin vers Raqa.
Selon Rami Abdel Rahmane, la ville d'al-Bab est virtuellement encerclée.
"La seule route encore ouverte relie le sud-est de la ville à Deir Hafer, tenue par les jihadistes", a-t-il dit.
"Les forces rebelles avancent en raison de l'appui turc et l'EI recule dans plusieurs endroits souvent sans combat", a-t-il ajouté.
Les forces arabo-kurdes alliées au sein Des forces démocratiques syrienne (FDS) sont à 15 km à l'est d'al-Bab et le régime à 10 km au sud.
Les FDS ont mené une offensive plus à l'est pour s'emparer de Raqa, "capitale" de facto de l'EI.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.