Lundi 26 mai 2025 à 13h59
Damas, 26 mai 2025 (AFP) — Les Kurdes syriens, qui vont reprendre "bientôt" leurs négociations avec le pouvoir central à Damas, exigeront un système de gouvernance décentralisé dans la nouvelle Syrie, a indiqué lundi à l'AFP un haut responsable kurde.
Les autorités islamistes ont signé un accord le 10 mars avec les Kurdes pour intégrer à l'État syrien les institutions de l'administration kurde, qui contrôle de vastes territoires du nord et nord-est du pays, comprenant les principaux champs pétroliers et gaziers du pays.
Les deux parties doivent tenir "bientôt" des réunions à Damas, consacrées à l'application de cet accord, selon le responsable qui a requis l'anonymat.
La délégation kurde insistera pour "une Syrie décentralisée, pluraliste et démocratique", a expliqué le responsable. "Cette position sera l'un des principaux sujets de discussion et n'est pas négociable".
"La mosaïque de la société syrienne ne peut pas être gérée par un système politique qui monopolise tous les pouvoirs et ne reconnaît pas la spécificité des régions et des composantes", a-t-il encore dit.
Les Kurdes avaient rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par Damas le 13 mars, qui accorde les pleins pouvoirs au président intérimaire Ahmad al-Chareh, et estimé que le nouveau gouvernement ne reflétait pas la diversité syrienne.
Le 12 mai, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani avait averti que "l'unité du territoire syrien (était) non négociable".
Il avait ajouté que toute "tergiversation" dans l'exécution de l'accord avec les Kurdes risquait de "prolonger le chaos" dans le pays, après 14 ans de guerre civile.
Soutenues par Washington, les puissantes Forces démocratiques syriennes (FDS), bras armé de l'administration kurde, ont joué un rôle clé dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique défait en 2019.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.