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Syrie : Les Kurdes doivent pouvoir s'exprimer sur l'avenir politique du pays


Samedi 12 mars 2016 à 13h32

Genève, 12 mars 2016 (AFP) — L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie estime que les Kurdes syriens devront pouvoir donner leur opinion sur la future gouvernance et la Constitution du pays, bien qu'ils ne soient pas invités aux pourparlers de paix qui reprennent lundi à Genève.

Dans une interview publiée samedi par le journal suisse Le Temps, Staffan de Mistura reconnait que "les Kurdes syriens sont une composante importante du pays, donc il faudra trouver une formule dans laquelle ils puissent avoir l'occasion d'exprimer une opinion sur la Constitution et la gouvernance du pays".

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé vendredi M. De Mistura à inclure les Kurdes dans les négociations de paix sur la Syrie.

"Le lancement de pourparlers sans la participation de ce groupe (...) serait un signe de faiblesse de la part de la communauté internationale", a estimé M. Lavrov, qui a fustigé l'opposition de la Turquie à la participation des Kurdes aux pourparlers de paix.

Alliés de Moscou et de Washington, les Kurdes syriens -- qui contrôlent désormais plus de 10% du territoire et les trois quarts de la frontière syro-turque -- avaient été exclus des premières négociations de paix tentées sans succès début février à Genève.

L'envoyé spécial pour la Syrie a réaffirmé que pour ce deuxième round, qui débute lundi, il avait envoyé des invitations aux mêmes participants. Mais, a-t-il dit au Temps, "j'ai le mandat de trouver des formules, même à géométrie variable, pour êre aussi +inclusif+ que possible".

Dans cette interview, M. De Mistura revient sur les étapes du processus de paix adopté par le Conseil de Sécurité de l'ONU. Il explique qu'il a lui-même décidé de faire démarrer au lundi 14 mars le compte à rebours des 18 mois nécessaires pour organiser des élections législatives et présidentielle. "Sinon, le danger est qu'on repousse sans cesse cette échéance", dit-il.

Il ajoute que "d'ici à 6 mois, il faudra avoir une nouvelle gouvernance et une nouvelle Constitution". "On peut rédiger une Constitution en 48 heures. Il n'est pas non plus impossible de mettre en place rapidement un gouvernement de transition", estime-t-il.

A propos des élections législatives convoquées par le président syrien Bachar al-Assad pour le 13 avril, l'émissaire de l'ONU considère qu'elles n'auront aucune valeur.

"Pour moi, les seules élections qui comptent sont celles décidées par le Conseil de Sécurité. Même s'il y a des élections demain ou après-demain, il y en aura de nouvelles, cette fois-ci supervisées par l'ONU."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.