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Syrie: les Kurdes disent que 5 jihadistes ont fui une prison après des tirs turcs


Vendredi 11 octobre 2019 à 18h46

Qamichli (Syrie), 11 oct 2019 (AFP) — Les forces kurdes ont affirmé que cinq jihadistes du groupe Etat islamique (EI) se sont échappés vendredi d'une prison près de la ville de Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, après des raids aériens turcs ayant visé ses environs.

Depuis mercredi, la Turquie et ses supplétifs syriens mènent une offensive terrestre et aérienne contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, où les Kurdes ont établi une zone autonome à la faveur du conflit.

Les cinq membres de l'EI détenus par les forces kurdes se sont échappés de la prison de Navkur située dans la périphérie ouest de Qamichli, ville à majorité kurde, a indiqué un responsable des Forces démocratiques syriennes (FDS), principale force armée de la région autonome kurde et fer de lance de la lutte antijihadiste.

Un gardien de la prison a indiqué à l'AFP que la prison abritait des "combattants étrangers" de l'EI.

En parallèle, un autre responsable des FDS a fait part de bombardements "récurrents" près de la prison de Jirkine, située à proximité de Navkur, qui abrite également des jihadistes de l'EI.

L'offensive turque a été condamnée par plusieurs pays occidentaux, qui craignent l'incertitude quant au sort de milliers de jihadistes prisonniers des FDS.

Quelque 12.000 combattants de l'EI, des Syriens, des Irakiens mais aussi 2.500 à 3.000 étrangers originaires de 54 pays, se trouvent en détention dans les prisons des Kurdes, selon un haut responsable de leur administration, Abdel Karim Omar.

Les autorités kurdes gèrent au total sept prisons placées sous haute sécurité, selon une source kurde.

Elles détiennent par ailleurs des milliers de membres de leurs familles dans des camps à travers le nord-est syrien, dont celui d'Al-Hol, où une émeute a éclaté vendredi.

Estimant que "le combat contre Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) risque de reprendre", le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a demandé jeudi une "réunion d'urgence" de la coalition internationale antijihadiste menée par Washington.

L'Otan, dont fait partie la Turquie, a de son côté appelé ses membres à "se serrer les coudes contre (leur) ennemi commun", l'EI.

L'offensive turque contre la principale milice kurde syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des FDS, ouvre un nouveau front dans un conflit qui a fait plus de 370.000 morts et des millions de réfugiés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.