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Syrie: les Kurdes accusent la Turquie de bombarder le camp d'Al-Hol abritant des familles de jihadistes


Mercredi 23 novembre 2022 à 19h09

Qamichli (Syrie), 23 nov 2022 (AFP) — La Turquie, qui mène des frappes sur le nord-est de la Syrie, a visé mercredi les combattants kurdes qui assurent la sécurité du camp d'Al-Hol abritant des familles de jihadistes, ont accusé les forces kurdes sans faire état de victime.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays, a pour sa part rapporté que les frappes avaient visé des positions des forces kurdes à l'extérieur d'Al-Hol, "semant le chaos" dans cet immense camp.

"L'aviation turque a mené cinq frappes contre les forces de sécurité kurdes (Assayech) à l'intérieur du camp", a déclaré à l'AFP un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes) Farhad Chami.

Sous administration kurde, le camp d'Al-Hol, délabré et surpeuplé, abrite plus de 50.000 proches de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) depuis la défaite du groupe, ainsi que des déplacés syriens et des réfugiés irakiens.

Parmi les habitants du camp figurent plus de 10.000 étrangers originaires d'une soixantaine de pays, dont des Français et d'autres Européens.

Le porte-parole des FDS a prévenu que "certaines familles de l'EI pourraient fuir le camp" en profitant du chaos.

Malgré les exhortations répétées de l'administration semi-autonome kurde, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens, se contentant de rapatriements au compte-goutte par crainte d'éventuels actes terroristes sur leur sol.

La Turquie a continué mercredi de viser des positions de combattants kurdes dans le nord de la Syrie, prélude à une possible opération terrestre d'Ankara qui dit vouloir "sécuriser" sa frontière méridionale.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.