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Syrie: les frappes sur les pro-régime, pure autodéfense (Mattis)


Vendredi 9 février 2018 à 00h12

Washington, 8 fév 2018 (AFP) — Les frappes de la coalition internationale en Syrie contre des forces loyales au régime syrien qui avaient attaqué un QG de ses alliés arabo-kurdes étaient purement de l'autodéfense, a indiqué jeudi Jim Mattis, ministre américain de la Défense.

"C'était de l'autodéfense", a déclaré M. Mattis aux journalistes du Pentagone, tentant apparemment de dédramatiser l'incident. "Nous ne sommes pas en train de nous engager dans la guerre civile syrienne".

Qualifiant l'incident de "déroutant", il a donné sa version des frappes de la coalition antijihadistes dans la nuit de mercredi à jeudi près de Deir Ezzor, une zone où se sont repliés les derniers combattants du groupe Etat islamique (EI).

"Pour une raison que j'ignore, des forces pro-syriennes --et vraiment je ne vois aucune explication à leurs actes-- se sont dirigées vers des positions des Forces démocratiques syriennes où se trouvaient des soldats des forces spéciales américaines", a-t-il indiqué.

Les forces pro-régime "ont commencé à les bombarder à coup d'artillerie et (...) des tanks se sont approchés", a-t-il raconté. "A l'issue de notre engagement pour nous défendre, leur artillerie était détruite, deux de leurs tanks étaient détruits et ils avaient des morts".

Il n'a pas précisé le nombre de morts mais le Pentagone, qui avait parlé dans la nuit de "plus de 100 morts", s'abstenait jeudi de confirmer ce chiffre.

Le commandement américain a aussitôt contacté son homologue russe sur place pour éviter toute escalade, et "les Russes nous ont dit qu'ils n'avaient personne là-bas", a poursuivi M. Mattis.

L'incident s'est produit à moins de dix kilomètres à l'est d'une ligne de démarcation fixée par la Russie et les Etats-Unis le long de l'Euphrate, les forces russes opérant à l'ouest et les forces américaines à l'est.

Moscou et Washington coordonnent régulièrement leurs opérations aériennes et même terrestres contre l'EI dans cette zone de combats qui se rétrécit au fil des victoires militaires contre les jihadistes.

M. Mattis a affirmé ne pas savoir qui étaient les attaquants. "Nous savons que c'était des forces pro-régime. Mais (...) Iraniens, pro-Assad, Russes, mercenaires? Je ne peux pas vous le dire".

Selon lui, la coalition avait repéré depuis quelques jours les mouvements de ces forces pro-régime dans la zone. "Elles se déplaçaient mais ne montraient aucune agressivité à notre encontre, jusqu'à ce qu'elles ouvrent le feu. Là, nous avons répondu".

"C'était de l'autodéfense", a-t-il répété.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.