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Syrie: les forces kurdes annoncent leur retrait de la ville stratégique de Minbej


Mardi 5 juin 2018 à 14h13

Beyrouth, 5 juin 2018 (AFP) — La principale milice kurde de Syrie a annoncé mardi son retrait de Minbej (nord), qu'elle avait prise aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en 2016, au lendemain de discussions entre Américains et Turcs sur cette ville stratégique.

Dans un communiqué, les Unités de protection du peuple (YPG) ont fait part du "retrait" de leurs derniers "conseillers militaires" à Minbej, qui étaient chargés de former des combattants antijihadistes locaux.

Cette annonce intervient au lendemain d'une réunion entre le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et son homologue turc Mevlut Cavusolgu, qui a abouti à un accord concernant Minbej, selon le département d'Etat.

Les deux responsables "ont approuvé une feuille de route et souligné leur engagement mutuel à sa mise en oeuvre", a indiqué le département d'Etat, sans plus de détails.

Les YPG forment l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par Washington et qui a joué un rôle clé dans la lutte contre l'EI en Syrie.

Les Etats-Unis ont déployé des militaires à Minbej, comme la France.

La Turquie a lancé en janvier dans le nord-ouest de la Syrie une offensive contre les YPG, qu'elle considère comme une organisation "terroriste".

Après avoir chassé les YPG de l'ex-enclave kurde d'Afrine, la Turquie, qui voit d'un très mauvais oeil la présence de forces kurdes syriennes à sa frontière, a menacé à plusieurs reprises d'étendre ses opérations vers Minbej à l'est.

Ces menaces ont notamment soulevé la crainte d'une confrontation possible entre les troupes turques et les forces américaines présentes à Minbej.

La tension est retombée fin mai quand Washington et Ankara avaient défini les contours d'une "feuille de route" en vue de coopérer pour "assurer la sécurité et la stabilité" dans cette ville.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.