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Syrie: les forces kurdes annoncent le gel de leurs opérations anti-EI (responsable)


Mercredi 16 octobre 2019 à 21h51

Qamichli (Syrie), 16 oct 2019 (AFP) — Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes, Mazloum Abdi, a annoncé mercredi soir le "gel" des opérations contre le groupe Etat islamique (EI), muté en organisation clandestine depuis sa défaite en mars.

"Nous avons gelé toutes nos activités contre Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr)", a déclaré M. Abdi dans un entretien télévisé sur la chaîne kurde "Ronahi". Les FDS se contenteront d'opérations "défensives face à Daech", a-t-il ajouté.

Cette déclaration intervient alors que la Turquie mène depuis le 9 octobre une offensive contre les zones kurdes dans le nord de la Syrie, d'où se sont retirées par les forces américaines.

Après la chute de son "califat" à l'issue d'une longue bataille menée par les forces kurdes soutenues par Washington, l'EI a muté en organisation clandestine oeuvrant à travers le vaste désert syrien.

Au cours des derniers mois, l'organisation jihadiste a revendiqué plusieurs attaques meurtrières dans des zones prises par les FDS mais aussi contre les forces du régime, dont la dernière en date a fait six morts le 11 octobre dans la ville de Qamichli.

Depuis mars, les FDS sont lancées dans une traque des jihadistes encore en liberté en Syrie, notamment dans la province de Deir Ezzor (est).

Les forces kurdes détiennent 12.000 jihadistes, dont 2.500 à 3.000 étrangers, ainsi que des dizaines de milliers de civils liés à l'EI, souvent des proches des combattants.

L'offensive turque a suscité des craintes internationales sur de possibles évasions de jihadistes, notamment parmi les pays occidentaux qui rechignent à rapatrier leurs ressortissants.

Les autorités kurdes avaient annoncé dimanche la fuite de près de 800 proches de jihadistes étrangers de l'EI dans un des camps de déplacés dans le nord-est syrien.

"Le sort des jihadistes détenus, c'est nous qui en déciderons", a martelé M. Abdi durant l'entretien télévisé, alors que certains pays cherchent des alternatives à cette question épineuse.

La France a annoncé vouloir discuter avec l'Irak de la création dans ce pays d'un "dispositif" international pour juger les jihadistes de l'EI.

Par ailleurs, le chef des FDS a indiqué avoir reçu un appel téléphonique du président américain Donald Trump qui lui a dit, selon lui, que les Etats-Unis ne s'opposaient pas à l'accord conclu entre les Kurdes et Damas pour le déploiement des troupes syriennes dans plusieurs secteurs du nord de la Syrie.

La décision des Etats-Unis de retirer ses soldats de cette région a ouvert la voie à l'opération d'Ankara et poussé les Kurdes à demander l'aide du régime syrien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.