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Syrie: les développements depuis le lancement de l'opération turque


Mardi 22 octobre 2019 à 21h13

Beyrouth, 22 oct 2019 (AFP) — Rappel des principaux développements depuis le 9 octobre, début de l'opération militaire lancée par la Turquie contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie.

- "Source de paix" -

Le 9 octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan annonce le début d'une nouvelle opération militaire contre la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), alliée des Occidentaux dans la lutte antijihadiste, la troisième menée par Ankara depuis 2016.

L'offensive, baptisée "Source de paix", vise selon lui, "les terroristes" des YPG et du groupe Etat islamique (EI), et a pour objectif de mettre en place une "zone de sécurité" et "permettre le retour des réfugiés syriens dans leur pays".

Des régions frontalières, notamment Tal Abyad et Ras al-Aïn, sont bombardées.

Dans la soirée, Ankara annonce que des militaires turcs, aidés par leurs supplétifs syriens, ont pénétré en Syrie, marquant le début de la phase terrestre.

- Tollé international -

Le président Donald Trump estime que l'opération est "une mauvaise idée". C'est pourtant le retrait de forces américaines du Nord syrien près de la frontière avec la Turquie qui a laissé le champ libre à Ankara.

L'opération suscite un tollé international, plusieurs pays, notamment européens, s'inquiétant du sort des civils mais aussi des nombreux jihadistes détenus par les Kurdes et qui pourraient s'enfuir.

Le 11, les forces turques intensifient leurs bombardements. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance dominée par les YPG, luttent pour freiner leur avancée.

- Jihadistes -

Les autorités kurdes affirment que cinq jihadistes de l'EI se sont évadés d'une prison près de Qamichli, après des raids turcs.

Quelque 12.000 combattants de l'EI sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, d'après des sources kurdes.

Le 13, l'administration kurde annonce la fuite de près de 800 proches de jihadistes du camp de déplacés d'Aïn Issa.

- Avancée turque -

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) rapporte que les forces turques et leurs supplétifs syriens ont pris Tal Abyad.

Ankara dit avoir pris le contrôle d'un important axe routier, "en s'enfonçant à 30-35 km de profondeur" en Syrie.

- Les Kurdes font appel au régime -

Washington annonce le retrait de quelque 1.000 militaires américains déployés dans le nord et l'est de la Syrie.

Les Kurdes, qui accusent les Américains de les avoir "abandonnés", concluent un accord avec Damas pour le déploiement de l'armée syrienne près de la frontière turque.

Le 14, Damas envoie ses troupes dans le Nord pour tenter de ralentir l'offensive. Dès le lendemain, les forces syriennes prennent le contrôle de Minbej, et des troupes russes patrouillent la zone afin d'éviter des heurts turco-syriens.

Le 16, les troupes du régime ainsi que des soldats russes entrent dans la ville kurde de Kobané.

Donald Trump nie avoir donné un "feu vert" à son homologue turc pour envahir le Nord syrien. Il estime que les Kurdes "ne sont pas des anges".

- Suspension de l'offensive -

Le 17, les combats continuent de faire rage, notamment à Ras al-Aïn.

La Turquie accepte de suspendre pour cinq jours son offensive et d'y mettre fin si les forces kurdes se retirent de zones frontalières, aux termes d'un accord arraché par le vice-président américain Mike Pence en visite à Ankara. L'accord prévoit la mise en place d'une "zone de sécurité" de 32 km de largeur en territoire syrien.

Les forces kurdes se déclarent prêtes à respecter "le cessez-le-feu".

Mais les forces turques et kurdes vont s'accuser mutuellement de violer la trêve.

Le 20, les combattants kurdes quittent Ras al-Aïn, assiégée par les forces turques.

Ankara fait savoir le lendemain qu'elle mettra en place une "zone de sécurité" de 120 km de long dès la fin du retrait des forces kurdes.

- "Accord historique" -

Le 22, les forces kurdes annoncent avoir "totalement" rempli les conditions de l'accord de trêve.

A Sotchi, les présidents russe Vladimir Poutine et turc s'accordent sur un retrait des forces kurdes du nord-est de la Syrie, prenant le contrôle en commun de la majeure partie de cette zone.

"Avec M. Poutine, nous avons conclu un accord historique", affirme le président turc.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.