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Syrie: les développements depuis le début de l'opération turque


Vendredi 11 octobre 2019 à 21h37

Beyrouth, 11 oct 2019 (AFP) — Voici un film des principaux développements depuis le début mercredi de l'opération militaire lancée par la Turquie contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie.

Cette offensive, baptisée "Source de paix", est la troisième que mène Ankara en Syrie depuis 2016.

- Erdogan lance l'opération -

Le 9 octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan annonce le début d'une nouvelle opération militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) soutenue par les pays occidentaux.

Selon lui, l'offensive vise "les terroristes" des YPG et du groupe jihadiste Etat islamique (EI), et a pour objectif de mettre en place une "zone de sécurité" pour "permettre le retour des réfugiés syriens dans leur pays".

Des régions frontalières, notamment les localités de Tal Abyad et Ras al-Aïn, sont bombardées par l'aviation et l'artillerie turques.

Dans la soirée, Ankara lance la phase terrestre de son offensive, et ses forces franchissent la frontière.

- Tollé international -

Le président américain Donald Trump estime que l'opération est "une mauvaise idée", tout en espérant que son homologue turc agisse de manière "rationnelle" et aussi "humaine" que possible.

C'est pourtant son annonce trois jours auparavant du retrait des forces américaines déployées dans le nord syrien, près de la frontière avec la Turquie, qui a laissé le champ libre à l'intervention d'Ankara.

Celle-ci suscite un tollé international, plusieurs pays, notamment européens, s'inquiétant du sort des civils mais aussi des nombreux jihadistes détenus par les forces kurdes et qui pourraient s'enfuir.

Le sénateur républicain Lindsey Graham, proche de M. Trump, l'accuse d'avoir "honteusement abandonné les Kurdes" et se dit favorable à ce qu'"Erdogan paie très cher".

- Erdogan menace l'Europe -

Le 10, le ministère turc de la Défense affirme que l'offensive a été "menée avec succès durant la nuit, dans les airs et au sol".

Les forces kurdes annoncent avoir repoussé un nouvel assaut terrestre de l'armée turque. Tirs d'artillerie sporadiques à Tal Abyad et Ras al-Aïn, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

M. Erdogan menace d'ouvrir les portes de l'Europe à des millions de réfugiés installés en Turquie, en réponse aux critiques européennes.

L'administration autonome kurde annonce que des bombardements turcs ont touché une prison abritant des combattants étrangers de l'EI.

Quelque 12.000 combattants de l'EI, des Syriens, des Irakiens mais aussi 2.500 à 3.000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons des Kurdes, selon un haut responsable de cette administration.

M. Trump a chargé la diplomatie américaine de tenter d'arranger un cessez-le-feu, selon un responsable américain.

- Exode -

Le 11, les forces turques intensifient leurs bombardements meurtriers, cherchant à s'emparer de secteurs frontaliers. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG, qui utilisent des tunnels et des tranchées pour se défendre, luttent pour freiner l'avancée turque, selon l'OSDH.

Les autorités kurdes affirment que cinq jihadistes de l'EI se sont évadés d'une prison près de la ville à majorité kurde de Qamichli (nord-est) après des raids turcs. L'EI revendique un attentat à la voiture piégée dans cette ville ayant fait six morts.

M. Erdogan affirme que la Turquie "ne stoppera pas" l'opération.

Le secrétaire américain au Trésor déclare que Donald Trump a autorisé, sans toutefois les activer pour l'instant, des sanctions très fermes contre Ankara.

Depuis mercredi, 100.000 personnes ont été déplacées selon l'ONU. Quarante-et-un combattants kurdes et 17 civils ont péri dans l'offensive kurde d'après un dernier bilan de l'OSDH. Ankara a annoncé la mort de quatre soldats et de 17 civils dans la chute de roquettes kurdes sur des villes en Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.