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Syrie: les derniers membres de la milice kurde des YPG quittent Minbej


Dimanche 15 juillet 2018 à 23h26

Beyrouth, 15 juil 2018 (AFP) — Les derniers membres de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) se sont retirés dimanche de Minbej, ont indiqué leurs alliés arabes au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS), en vertu d'un accord pour éviter des tensions avec la Turquie voisine.

Les YPG avaient annoncé le mois dernier qu'ils allaient se retirer de cette localité où ils maintenaient encore des "conseillers militaires", affirmant que le Conseil militaire de Minbej pouvait désormais gérer cette ville à majorité arabe située à 30 km de la frontière turque.

Le Conseil militaire de Minbej est lié aux FDS, une alliance de combattants kurdes et arabes dominée par les YPG qui a délogé le groupe jihadiste Etat islamique (EI) de Minbej en 2016, avec l'aide de la coalition internationale emmenée par Washington.

La milice kurde est considérée comme "terroriste" par la Turquie, pour qui les YPG sont l'émanation en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara mais aussi par Washington et l'Union européenne.

"Le dernier groupe de conseillers militaires des YPG a achevé son retrait (dimanche) après avoir accompli sa mission de formation de nos forces, en vertu de l'accord conclu avec la coalition internationale", a indiqué le Conseil militaire de Minbej.

La Turquie se montre très virulente face à la présence de combattants kurdes à Minbej, où sont également stationnées des troupes américaines et françaises, et a menacé à plusieurs reprises d'y lancer une offensive après avoir déjà réussi en mars à déloger les YPG de leur enclave d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie.

Mais les efforts diplomatiques entre Washington et Ankara, deux alliés au sein de l'Otan, ont permis l'adoption début juin d'une feuille de route afin de réduire les tensions autour de Minbej.

Dans la foulée, les forces turques avaient commencé à patrouiller aux alentours de la ville tandis que les YPG avaient annoncé le "retrait" de Minbej de leurs derniers "conseillers militaires".

La Syrie a été morcelée par le conflit qui la déchire depuis 2011 mais le gouvernement enchaîne les victoires depuis l'intervention militaire de Moscou fin 2015 et contrôle désormais plus de 60% du territoire.

La majeure partie du nord du pays est contrôlée par les YPG et ses alliés tandis que la coalition internationale anti-EI y maintient plusieurs bases.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.