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Syrie: les autorités kurdes ferment les bureaux de leurs rivaux


Jeudi 16 mars 2017 à 19h41

Qamichli (Syrie), 16 mars 2017 (AFP) — Les autorités kurdes dans le nord de la Syrie ont fermé les bureaux de leur principal rival politique, officiellement parce qu'il n'a pas obtenu une licence pour opérer, a affirmé jeudi un responsable.

Le Conseil national kurde (CNK), principale coalition opposée au Parti de l'Union Démocratique (PYD) qui domine les régions kurdes, figure parmi les différentes formations qui ont vu leurs bureaux fermés.

Hakam Khelo, qui co-dirige le "conseil législatif" dans la province septentrionale de Hassaké, a précisé à l'AFP que ces fermetures étaient conformes à la loi.

"Nous mettons en application la loi sur les licences des partis politiques promulguée par l'administration autonome il y a trois ans. Les partis n'ayant pas obtenu ce permis verront leurs bureaux fermés", a-t-il dit.

Profitant du retrait de l'armée syrienne de larges parts du nord du pays ravagé par la guerre, les autorités kurdes y ont annoncé la création de trois cantons "autonomes" en 2013. L'année suivante, elles ont publié un décret requérant des partis opérant dans ces cantons d'obtenir une licence, mais il n'était pas clair pourquoi la loi n'avait pas été appliquée jusqu'à présent.

Parlant par téléphone à l'AFP à Beyrouth, Fouad Aliko, membre du CNK, a dénoncé une politique de "harcèlement" et "une purge contre l'opposition", "après que nos bureaux ont été attaqués et nos responsables arrêtés".

Pour Mohsen Taher, un autre responsable du CNK, "la fermeture des bureaux ne sert pas la cause kurde".

Les bureaux de l'Organisation démocratique assyrienne, un des plus anciens groupes représentant une des communautés chrétiennes de Syrie, ont également été fermés. L'Observatoire assyrien des droits de l'homme a dénoncé une mesure d'"arbitraire".

Selon Hakam Khelo, le CNK et d'autres organisations "ont reçu de multiples avertissements mais n'ont pas présenté les papiers nécessaires pour obtenir une licence".

Le PYD et son bras armé, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) domine la scène politique dans le nord syrien. Ils ont proclamé un système fédéral dans les trois cantons, une initiative rejetée par le régime syrien, l'opposition et des groupes comme le CNK dans un pays morcelé et divisé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.