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Syrie: le président turc juge "inepte" l'idée d'Hillary Clinton d'armer les milices kurdes


Mercredi 12 octobre 2016 à 13h05

Ankara, 12 oct 2016 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé mercredi que la suggestion de la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton d'armer les milices kurdes syriennes était "regrettable" et "politiquement inepte".

Dimanche, au cours d'un débat retransmis à la télévision américaine entre la démocrate et le républicain Donal Trump, Hillary Clinton avait déclaré qu'elle considèrerait la possibilité de fournir des armes aux rebelles kurdes syriens, qui combattent les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

"Les Kurdes ont été nos meilleurs partenaires en Syrie, comme en Irak. Et j'ai conscience que certains groupes s'en inquiètent", avait-t-elle déclaré. Mais, dans la mesure où "les combattants kurdes et arabes sont sur le terrain notre principal moyen pour reprendre Raqa", bastion de l'EI en Syrie, "je pense qu'ils devraient avoir l'équipement nécessaire", a justifié Mme Clinton.

"C'est une déclaration extrêmement regrettable", a déploré le président turc dans un discours retransmis à la télévision, depuis le palais présidentiel à Ankara. "Honnêtement, je la considère comme politiquement inepte".

Le soutien américain aux milices kurdes en Syrie a tendu les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, deux alliés de l'Otan.

"Les Etats-Unis ne sont-ils pas notre allié de l'Alliance dans la région ?", s'était interrogé mardi le Premier ministre turc Binali Yildirim.

Pour la Turquie, le YPG (Unités de protection du peuple kurde), branche armée du parti kurde syrien PYD, est le prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par Ankara comme une "organisation terroriste".

Les Etats-Unis soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes dirigée par le YPG.

Le PKK mène depuis 32 ans une insurrection contre l'Etat turc dans le sud-est du pays, qui a causé la mort de plus de 40.000 personnes.

La Turquie a lancé le 24 août une offensive militaire "Bouclier de l'Euphrate" pour chasser de sa frontière les jihadistes de l'EI et les rebelles kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.