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Syrie: le groupe radical HTS va dissoudre sa branche armée (chef militaire à l'AFP)


Mardi 17 decembre 2024 à 20h28

Lattaquié (Syrie), 17 déc 2024 (AFP) — Le chef militaire du groupe radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), menant la coalition qui a pris le pouvoir en Syrie, a annoncé mardi à l'AFP que "la prochaine étape" serait la dissolution des groupes armés, à commencer par le sien, pour les fondre au sein de la future institution militaire.

"Dans tout Etat, il faut que les unités militaires soient intégrées au sein de l'institution" militaire, a affirmé dans une interview accordée dans la ville côtière de Lattaquié, Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d'Abou Hassan al-Hamwi.

Il a ajouté que HTS serait "le premier à prendre l'initiative" de se dissoudre, "dans l'intérêt général du pays".

La coalition armée conduite par HTS, un groupe islamiste radical, avait pris le pouvoir le 8 décembre au terme d'une offensive éclair qui lui a permis de contrôler la capitale Damas et une bonne partie du pays.

Le responsable militaire a par ailleurs affirmé que le nouveau pouvoir voulait étendre son autorité sur les zones kurdes du nord-est de la Syrie, contrôlées par une administration kurde semi-autonome.

"Le peuple kurde est une des composantes du peuple syrien (...) la Syrie ne sera pas divisée et il n'y aura pas d'entités fédérales", a-t-il martelé.

Il a ajouté que "la région que contrôlent actuellement les Forces démocratiques syriennes (FDS) sera intégrée à la nouvelle administration du pays".

Les FDS, dont les Kurdes constituent la principale composante, sont soutenues par les Etats-Unis.

Le chef militaire de HTS a d'autre part demandé l'arrêt des frappes et "incursions" israéliennes qui se sont intensifiées depuis la chute de Bachar al-Assad.

Il a en outre appelé l'Occident à retirer HTS et son chef Abou Mohammad al-Jolani, de son vrai nom, Ahmad al-Chareh, de la liste des "organisations terroristes".

HTS reste considéré comme "terroriste" par l'ONU, les Etats-Unis et certains pays européens.

Mais plusieurs délégations étrangères se sont succédé à Damas pour rencontrer les nouvelles autorités syriennes, qui s'efforcent de rassurer sur leur capacité à pacifier la Syrie, morcelée et dévastée par 13 ans de guerre civile.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.