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Syrie: la ville d'Afrine sera "très bientôt" prise, affirme Ankara


Jeudi 15 mars 2018 à 13h30

Ankara, 15 mars 2018 (AFP) — La Turquie a affirmé jeudi que la ville syrienne d'Afrine serait "très bientôt nettoyée" des combattants kurdes soutenus par les Etats-Unis qui la contrôlent, qu'Ankara considère comme des "terroristes".

"L'étau s'est bien resserré autour des terroristes. Nous prévoyons que très bientôt, si Dieu le veut dans les prochains jours, le centre d'Afrine sera entièrement nettoyé des terroristes", a déclaré Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc, au cours d'un entretien sur la chaîne publique TRT.

L'armée turque et ses supplétifs syriens mènent depuis le 20 janvier une offensive militaire contre Afrine, une région du nord-ouest de la Syrie contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme terroriste par la Turquie, mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Ces derniers jours, l'étau s'est resserré sur la ville d'Afrine, bastion des YPG, que de nombreux civils sont en train de fuir, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et les forces de l'offensive turque ont déjà repris plus de 70% de l'enclave kurde.

Le spectre d'un siège ou d'un assaut sur cette cité de quelque 350.000 habitants fait craindre un nouveau drame humanitaire en Syrie.

Cette offensive turque a tendu les rapports entre Ankara et Washington, d'autant plus que le président Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois affirmé qu'après Afrine, son armée marcherait sur Minbej, une ville syrienne où des militaires américains sont déployés.

D'intenses négociations américano-turques sur Minbej sont en cours, et M. Kalin a assuré que le remplacement du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson par Mike Pompeo ne changerait rien aux "accords" conclus sur cette ville, sans fournir de détails.

Cité par les médias, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait assuré en début de semaine que les YPG se retireraient de Minbej et que des militaires turcs et américains en assureraient "la sécurité". Cela n'a pas été publiquement confirmé par Washington.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.