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Syrie: l'UE condamne l'assassinat du chef de l'opposition kurde Mechaal Tamo


Samedi 8 octobre 2011 à 13h52

BRUXELLES, 8 oct 2011 (AFP) — L'Union européenne a condamné samedi "avec la plus grande fermeté" l'assassinat vendredi en Syrie du dirigeant de l'opposition kurde, Mechaal Tamo, et le passage à tabac de l'opposant et ancien député Riad Seif, se disant inquiète face à la répression dans le pays.

"La mort de M. Tamo fait suite à plusieurs assassinats ciblés dans les jours précédents, qui sont tout à fait inacceptables. Ces crimes renforcent les inquiétudes de l'Union européenne quant à la situation en Syrie", affirme la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, dans un communiqué.

"Tous les responsables et complices de ces crimes devront être tenus responsables", poursuit Mme Ashton qui "condamne la brutale répression ainsi que tous les actes favorisant les conflits interethniques et interconfessionnels" en Syrie.

La chef de la diplomatie européenne a une nouvelle fois appelé à un arrêt des violences "afin de laisser place à une transition pacifique et démocratique répondant aux demandes légitimes du peuple syrien".

Mechaal Tamo, 53 ans, membre du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a été assassiné vendredi par des inconnus à bord d'un véhicule alors qu'il se trouvait devant le domicile d'un ami à Qamichli, selon des militants.

Fondateur du Courant du Futur, un parti kurde libéral, il avait récemment été libéré après trois ans et demi de prison. Il avait rejeté une proposition de dialogue présentée aux partis kurdes par les autorités.

Samedi, les forces de sécurité syriennes ont tiré sur l'immense foule participant à ses obsèques, faisant au moins deux morts et plusieurs blessés.

Ces violences surviennent alors que l'UE s'apprête à sanctionner une banque commerciale syrienne, mesure qui devrait entrer en vigueur vers la fin de la semaine prochaine, avaient précisé jeudi des diplomates européens à l'AFP.

Il s'agit, selon des diplomates, de la Commercial Bank of Syria, déjà sanctionnée en août par les Etats-Unis pour son financement présumé de la production de missiles syriens et d'armes non conventionnelles.

L'UE a déjà décrété au fil des mois dernier un embargo sur les fournitures d'armes, un embargo sur les livraisons de pétrole, ainsi qu'une interdiction de tous nouveaux investissements dans le secteur pétrolier ainsi que la fourniture au pays de pièces et billets de banques. Plusieurs membres du régime, dont Bachar al-Assad lui-même, sont par ailleurs interdits de visa dans l'UE et frappés de gel d'avoirs.

L'impulsion politique pour ces nouvelles sanctions pourrait être donnée lors d'une réunion prévue lundi à Luxembourg des ministres européens des Affaires étrangères, a précisé un diplomate européen de haut rang.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.