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Syrie: l'opposition condamne le projet de force frontalière voulue par Washington


Mercredi 17 janvier 2018 à 13h37

Beyrouth, 17 jan 2018 (AFP) — La Coalition nationale syrienne (CNS), principale formation de l'opposition en exil, a condamné mercredi un projet de force frontalière parrainé par la coalition internationale antijihadistes dans le nord-est de la Syrie.

Cette coalition emmenée par Washington pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI) avait annoncé dimanche la création d'une "Force de sécurité frontalière" composée de combattants kurdes et arabes syriens.

Dans un communiqué, la CNS a dénoncé "le plan américain pour une force frontalière" et rejeté "tout prétexte utilisé pour promouvoir de tels projets".

"Il est inacceptable que les territoires libérés du terrorisme (ndlr: repris au groupe Etat islamique) se retrouvent sous le pouvoir du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD)", la principale formation kurde en Syrie.

Selon Washington, l'objectif de cette nouvelle force de 30.000 hommes, qui se constituera au cours des prochaines années, est "d'empêcher la résurgence de l'EI".

Elle sera composée, par moitié, de membres des Forces démocratiques syriennes (FDS), les combattants kurdes et arabes que la coalition antijihadistes soutient militairement en Syrie, et de nouvelles recrues.

Les FDS, dominées par les Kurdes syriens et notamment par la branche armée du PYD, les YPG, ont chassé le groupe Etat islamique du nord et du nord-est syriens, en prenant notamment le contrôle de Raqa, ex-capitale des jihadistes dans le pays.

Estimés à 15% de la population syrienne et longtemps opprimés sous le régime de Damas, les Kurdes ont profité de la guerre déclenchée en 2011 pour établir une autonomie de facto dans les territoires qu'ils contrôlent, dans le nord-est syrien.

Les Kurdes cherchent à se maintenir à l'écart du conflit syrien et à adopter une position de "neutralité" envers le régime et les groupes rebelles.

La "Force de sécurité frontalière" annoncée par Washington serait stationnée sur les frontières nord et est de la Syrie, avec la Turquie et l'Irak, et sur les lignes de démarcation entre les territoires contrôlés par les Kurdes et d'autres secteurs du pays.

Ce projet a été vivement critiqué par le régime de Bachar al-Assad et son allié iranien mais aussi par la Turquie, qui voit d'un très mauvais oeil l'autonomie de facto gagnée par les Kurdes syriens, eu égard aux aspirations de sa propre communauté kurde.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi qualifié cette nouvelle force d'"armée terroriste".

La Coalition nationale syrienne est basée à Istanbul.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.