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Syrie: l'ONU s'inquiète du "risque de dispersion" des prisonniers jihadistes


Mercredi 16 octobre 2019 à 19h15

Nations unies (Etats-Unis), 16 oct 2019 (AFP) — Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est inquiété mercredi dans une très courte déclaration adoptée à l'unanimité "du risque de dispersion" des jihadistes retenus prisonniers dans le nord-est de la Syrie, sans toutefois réclamer la fin de l'offensive militaire turque contre les Kurdes.

Les 15 membres du Conseil, incluant la Russie, acteur principal dans le conflit opposant Turcs aux Kurdes déclenché il y a dix jours par Ankara, font aussi part dans ce texte de leur "grande préoccupation" face à l'éventualité d'une "détérioration accrue de la situation humanitaire" dans le nord-est de la Syrie.

"On est tous d'accord" sur le danger d'une reconstitution du groupe Etat islamique, a résumé auprès de l'AFP un ambassadeur occidental sous couvert d'anonymat.

Proposé par la France, le texte a minima et ultra court adopté par le Conseil de sécurité à l'issue d'une réunion demandée par les Européens ne contient ni condamnation de l'offensive turque, ni demande d'arrêt des opérations de l'armée turque.

Dans une déclaration conjointe séparée, les membres européens du Conseil de sécurité (Allemagne, Belgique, France, Royaume-Uni et Pologne) ont souligné l'absolue nécessité de sécuriser les camps renfermant des jihadistes. "La détention sécurisée des combattants terroristes est impérative afin de les empêcher de rejoindre des groupes terroristes", ont-ils souligné.

S'exprimant devant la presse, elle aussi de manière séparée, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Kelly Craft, a rappelé que les Etats-Unis réclamaient "un arrêt de l'offensive" turque et qu'Ankara "déclare un cessez-le-feu immédiatement", enjeux du voyage du vice-président Mike Pence en Turquie.

"L'offensive militaire de la Turquie dans le nord-est de la Syrie compromet la campagne menée pour vaincre le groupe Etat islamique, met en danger des civils innocents et menace la paix, la sécurité et la stabilité dans la région", a ajouté la diplomate américaine.

En fin de semaine dernière, à l'issue d'une première réunion en urgence sur la Syrie, des textes concurrents, d'une part des membres européens du Conseil et d'autre part des Etats-Unis, réclamant un arrêt de l'offensive turque, avaient été bloqués par la Russie et la Chine.

Depuis, Européens et Américains ont amélioré leur coordination, a assuré une source diplomatique occidentale sous couvert d'anonymat.

L'offensive turque dans le nord-est de la Syrie a provoqué le déplacement de plus de 160.000 civils selon l'ONU et le retrait, par mesure de sécurité, de plusieurs ONG apportant de l'aide humanitaire à une population éprouvée par la guerre déclenchée en 2011 et qui a fait plus de 370.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.