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Syrie : l'OIAC se penche sur des allégations d'utilisation d'armes chimiques


Mardi 22 octobre 2019 à 16h32

La Haye, 22 oct 2019 (AFP) — Les experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) évaluent la crédibilité d'allégations des autorités kurdes qui accusent la Turquie d'utiliser des armes non conventionnelles dans le nord de la Syrie, a déclaré mardi l'OIAC.

"Les experts de l'OIAC participent au processus d'évaluation de la crédibilité des allégations concernant la situation dans le nord de la Syrie", a déclaré l'organisation dans un email envoyé à l'AFP.

L'OIAC, basée à La Haye, a toutefois précisé qu'aucune enquête n'avait été ouverte à ce stade. Elle "continue de surveiller la situation", a-t-elle indiqué, sans donner davantage de précisions.

Les autorités autonomes de la minorité kurde syrienne ont accusé la Turquie d'utiliser des armes non conventionnelles - comme le napalm ou le phosphore blanc - dans son offensive lancée le 9 octobre contre une milice kurde dans le nord de la Syrie, une allégation démentie par Ankara.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources sur le terrain syrien, n'a pas été en mesure d'en confirmer l'usage.

L'OSDH a toutefois indiqué avoir "recensé des blessés souffrant de brûlures qui sont arrivés à l'hôpital de Tal Tamr", une localité proche de la ville frontalière de Ras al-Aïn.

"Les experts de l'OIAC continuent de recueillir des informations (...) à propos de toute utilisation présumée de produits chimiques en tant qu'arme", a déclaré l'OIAC.

Tout au long du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011, le terme napalm a été utilisé pour décrire les bombes incendiaires fabriquées à base de substances similaires au napalm.

Le phosphore blanc peut être utilisé notamment pour créer un écran de fumée, mais il peut aussi servir à la fabrication d'armes incendiaires meurtrières, une utilisation interdite par le droit international.

Des responsables kurdes ont posté sur les réseaux sociaux une vidéo montrant des enfants souffrant de brûlures qui, selon un médecin de la province de Hassaké, peuvent corroborer l'usage de telles armes.

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar avait nié jeudi devant des journalistes le recours à des "armes chimiques".

cvo-burs/mcxt

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.