Lundi 20 juin 2016 à 18h09
Beyrouth, 20 juin 2016 (AFP) — Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a mené lundi une contre-offensive pour desserrer l'étau autour de son fief de Minbej dans le nord de la Syrie, reprenant deux villages tenus par un front arabo-kurde soutenu par les Etats-Unis.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'EI a dépêché un petit groupe de jihadistes, dont un conduisant une voiture piégée, dans deux villages et trois hameaux au sud de leur bastion assiégé par les Forces démocratiques syriennes (FDS).
Ces villages avaient récemment été pris aux jihadistes lors d'une large offensive lancée le 31 mai par cette alliance arabo-kurde.
"L'EI essaie de défendre Minbej en envoyant des combattants de l'extérieur de la ville attaquer les FDS dans ces villages", a noté Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
"Daech (acronyme arabe de l'EI) a exécuté des habitants", a-t-il ajouté, sans pouvoir fournir un bilan des victimes.
Les forces de la coalition dirigée par les États-Unis ont mené lundi des raids aériens massifs pour défendre ces villages, tuant 42 jihadistes, selon l'OSDH. Dans les combats, les FDS ont perdu cinq de leurs membres.
Les FDS assiègent Minbej depuis dix jours mais elles sont freinées par les attaques suicide de l'EI. Les jihadistes contrôlent depuis 2014 cette ville, carrefour routier entre la frontière turque et Raqa, la capitale de facto de l'EI en Syrie.
Plus à l'est, l'EI offre aussi une grande résistance à Tabqa, une localité attaquée depuis le début du mois par les forces du régime appuyées par l'aviation russe.
Après s'être rapprochés dimanche à sept km de l'aéroport de Tabqa tenu par les jihadistes, les combattants progouvernementaux ont été forcés de reculer lundi à quelque 20 km de cette base militaire, perdant plusieurs positions au profit de l'EI.
Selon l'OSDH, 21 jihadistes et 32 combattants loyalistes ont péri en 24 heures dans ces combats.
"L'EI a envoyé 300 de ses combattants de Raqa à Tabqa pour défendre la ville" a expliqué M. Abdel Rahmane.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.