Page Précédente

Syrie: l'Assemblée unanime pour condamner l'offensive turque


Mercredi 30 octobre 2019 à 17h39

Paris, 30 oct 2019 (AFP) — L'Assemblée nationale a adopté mercredi à l'unanimité une proposition de résolution condamnant l'offensive militaire turque dans le Nord-Est syrien, des élus de tous bords disant leur "indignation" et saluant un moment qui "fait honneur à la France".

Cette proposition de résolution, non contraignante, initiée par la présidente de la commission des Affaires étrangères Marielle de Sarnez (MoDem), était co-signée par les présidents des huit groupes politiques de l'Assemblée. Elle a été adoptée par 121 voix.

Elle indique notamment que l'Assemblée "condamne fermement" l'offensive déclenchée le 9 octobre, "demande l'arrêt immédiat des hostilités" et "affirme son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les kurdes et leurs alliés arabes, qui ont été et demeurent nos alliés dans la lutte contre Daech".

"À cette heure, nous déplorons plusieurs centaines de morts, près de 300.000 personnes sur les routes de l'exil, des exactions insoutenables que continuent de perpétrer sur le terrain des supplétifs de l'armée turque", a affirmé Mme de Sarnez, saluant un "geste rare" d'unité de l'Assemblée qui a "valeur de symbole".

"Nos condamnations unanimes de ce jour doivent impérativement se traduire en actions fermes et résolues", a-t-elle plaidé, soulignant notamment l'"impérieuse nécessité" pour la France et l'Europe de se doter d'une "véritable autonomie de pensée et d'action".

Tous les orateurs des groupes ont apporté leur appui à la résolution, la jugeant "à l'honneur" de l'Assemblée (Valérie Boyer, LR), et estimant à l'instar de Jean-François Mbaye (LREM) que la France ne doit demeurer "ni silencieuse, ni oisive". Plusieurs élus comme Valérie Rabault (PS) ont déploré que l'Europe se soit transformée "en spectatrice".

Pour Jean-Luc Mélenchon (LFI), cette condamnation de l'Assemblée et ce salut au "rôle des kurdes dans la lutte contre la tyrannie de l'obscurantisme (...) pèse lourd et sera entendu comme un réconfort par les combattants".

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a salué à son tour "un moment fort", face à une "situation très grave", de nature à "remettre en cause les cinq ans d'effort contre Daech" de la coalition internationale avec les FDS.

"Nous sommes à partir de cette crise devant un tournant stratégique", qui montre la nécessité d'"un vrai sursaut européen", a-t-il jugé.

La semaine dernière, le Sénat avait déjà adopté à l'unanimité une proposition de résolution demandant "l'engagement résolu de la France" en faveur de toute initiative au niveau européen ou international visant à mettre un terme à l'offensive turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.