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Syrie: l'armement américain va accélérer la défaite de l'EI (milices kurdes)


Mercredi 10 mai 2017 à 15h00

Hassake (Syrie), 10 mai 2017 (AFP) — Les milices kurdes en Syrie ont salué mercredi la décision "historique" des Etats-Unis de les armer, estimant qu'elle allait accélérer la défaite du groupe ultraradical Etat islamique (EI).

Washington a annoncé mardi qu'il allait fournir des armes aux Unités de protection du peuple kurde (YPG), considérées comme la force la plus efficace de lutte contre l'organisation extrémiste dans la Syrie en guerre.

"A partir de maintenant, après cette décision historique, nos unités joueront un rôle plus important et plus décisif dans le combat contre le terrorisme, à un rythme plus accéléré", a affirmé dans un communiqué le porte-parole des YPG, Redur Xelil.

Estimant que l'initiative "venait un peu tard", il a toutefois précisé qu'elle allait donner "un élan important" à toutes les forces combattant l'EI.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont la principale composante, se sont également félicité de l'annonce de Washington.

"La décision américaine d'armer les YPG (...) est importante et va accélérer la défaite du terrorisme", a indiqué à l'AFP Talal Sello, porte-parole des FDS qui combattent l'EI avec l'appui des frappes aériennes américaines.

M. Sello a estimé que l'annonce "officielle de ce soutien est le résultat de la grande efficacité des YPG et l'ensemble des FDS dans les combats contre le terrorisme" en Syrie, où l'EI a été chassé de plusieurs fiefs par cette alliance arabo-kurde depuis sa création fin 2015.

"Depuis sa prise de fonction, l'administration de Donald Trump a augmenté son soutien à nos forces", a encore précisé M. Sello.

Le financement "pour fournir une aide aux YPG a été approuvé", avait déclaré mardi un responsable américain. "L'approbation prend effet immédiatement mais les délais pour les livraisons d'armes sont à préciser", a-t-il ajouté.

Ce responsable américain n'a pas révélé le type d'armes qui seront fournies et qui seront utilisées pour tenter de reprendre Raqa, le bastion de l'EI en Syrie.

Les YPG sont considérées par la Turquie, allié de Washington, comme "terroristes". Ankara a d'ailleurs réagi mercredi en qualifiant cette mesure d'"inacceptable".

La décision sonne comme une désillusion pour la Turquie, où l'élection de M. Trump avait suscité l'espoir d'un changement de position vis-à-vis des milices kurdes, que l'administration Obama avait déjà décidé de soutenir pour contrer l'expansion jihadiste.

Les FDS avaient lancé en novembre une offensive sur Raqa, le fief de l'EI en Syrie, avec le soutien aérien et logistique de Washington, et ont depuis pris le contrôle de larges zones dans la province éponyme.

Le 31 janvier, les FDS avaient annoncé avoir reçu pour la première fois des véhicules blindés américains, l'administration Trump leur promettant "plus de soutien" dans leur lutte contre l'EI. Les responsables américains avaient alors précisé que les véhicules étaient livrés à la composante arabe des FDS.

Mercredi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté que des frappes menées vraisemblablement par la coalition dirigée par Washington sur la ville de Raqa dans la nuit avait tué 11 civils dont quatre enfants.

Depuis 2014, la coalition dirigée par Washington mène des raids aériens contre l'EI en Syrie mais aussi en Irak voisin.

En mars, elle avait jugé "probable" qu'au moins 220 civils aient été tués "involontairement" dans ses frappes aériennes contre l'EI en Irak et en Syrie depuis 2014. Mais les organisations internationales estiment que le bilan réel est beaucoup plus élevé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.