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Syrie: l'armée américaine tue quatre combattants pro-iraniens en 24 heures


Vendredi 26 août 2022 à 00h07

Washington, 25 août 2022 (AFP) — L'armée américaine a annoncé jeudi avoir tué quatre combattants pro-iraniens en 24 heures dans l'est de la Syrie, au cours d'une opération destinée à dissuader les groupes armés soutenus par l'Iran de continuer à s'attaquer à ses bases dans la région.

"J'ai ordonné les frappes du 23 août afin de protéger et défendre la sécurité de nos forces (...) et pour dissuader l'Iran et les groupes armés soutenus par l'Iran de s'attaquer de nouveau aux forces et aux positions américaines", a indiqué le président Joe Biden dans un message au Congrès.

Les frappes américaines ne visaient à l'origine que des stocks de munitions pour rester "proportionnelles", a souligné M. Biden.

Mais les combattants pro-iraniens ont tenté de répliquer le lendemain en attaquant les positions des forces américaines sur le site de Conoco et celui de Green Village, dans la région de Deir-Ezzor, et se sont heurtés à un nouveau barrage des soldats américains, selon le récit de responsables militaires des Etats-Unis.

Mardi, les Etats-Unis avaient annoncé avoir bombardé des bases de milices pro-iraniennes dans l'est du pays. Le bombardement visait neuf bunkers utilisés notamment pour le stockage de munitions. Les forces américaines avaient prévu de bombarder 11 des 13 bunkers dans le complexe mais avaient interrompu leurs frappes sur deux d'entre eux après que des groupes de personnes eurent été aperçus dans leur voisinage.

Cette opération répondait à deux attaques menées le 15 août contre des positions américaines, que Washington avait attribuées à des groupes armés pro-iraniens sur la base de débris de drones iraniens découverts sur place. L'Iran avait ensuite nié tout lien avec ces groupes armés.

Les attaques du 15 août n'avaient pas fait de victimes parmi les forces américaines et les Etats-Unis ont décidé de répondre en évitant de faire des victimes parmi les combattants pro-iraniens, a expliqué jeudi le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.

"Nous avons pris la décision de répondre de façon proportionnelle à des fins de dissuasion", a-t-il indiqué.

- Affrontements terminés -

Mais mercredi, les militants sont revenus à la charge et ont tenté à nouveau de s'approcher avec des lance-roquettes. Ils ont été repérés et l'armée américaine les a frappés avant qu'ils ne puissent attaquer, selon le porte-parole.

Trois véhicules et l'équipement utilisé pour lancer certaines des roquettes ont été détruits, mais plusieurs échanges de tirs se sont ensuivis. A l'issue des accrochages, l'armée américaine a compté quatre morts parmi les combattants pro-iraniens et trois blessés légers dans ses rangs, selon le général Ryder.

Un premier communiqué publié mercredi soir faisait état de "deux ou trois personnes suspectées d'être des militants soutenus par l'Iran et ayant mené une des attaques tuées".

Les forces américaines ont utilisé des hélicoptères d'attaque AH-64 Apache, des avions d'attaque au sol AC-130 et de l'artillerie lourde M777, selon le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, Centcom.

Jeudi, les forces américaines considéraient les affrontements terminés. "Nous n'avons plus de forces en contact" avec l'ennemi, a indiqué un responsable américain ayant requis l'anonymat. "Nous pensons que cette récente escalade s'est achevée", a-t-il ajouté.

"Les Etats-Unis ont pris cette mesure nécessaire et proportionnelle, conforme aux lois internationales, en vertu de leur droit à l'autodéfense", a souligné M. Biden.

"Les Etats-Unis sont prêts à prendre d'autres mesures, si nécessaire et approprié, pour répondre à de nouvelles menaces ou attaques", a ajouté le président américain.

Des centaines de soldats américains sont déployés dans le nord-est de la Syrie dans la cadre de la coalition antijihadiste chargée de combattre, avec ses alliés kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), les restes du groupe Etat islamique (EI).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.