
Mardi 21 octobre 2025 à 23h13
Istanbul, 21 oct 2025 (AFP) — Le parlement turc a reconduit mardi la participation de l'armée turque pour deux ans à la Force de l'Onu au Liban et son déploiement chez ses voisins d'Irak et de Syrie pour trois ans, ont rapporté les médias turcs.
La Grande assemblée était saisie d'une motion signée par Recep Tayyip Erdogan, dans laquelle le chef de l'Etat souhaitait reconduire la présence turque au sein de la Force intérimaire des Nations unies dans le sud du Liban (Finul), à laquelle elle participe depuis 2006.
"Compte tenu de nos relations bilatérales avec le Liban et des conditions de sécurité dans la région", des éléments de l'armée turque, dont le nombre sera déterminé par le président, "participeront à la Finul pour deux années supplémentaires à compter du 31 octobre 2025", indique ce texte.
Le parlement a également approuvé la motion du chef de l'Etat portant sur l'extension pour trois ans du déploiement des forces turques dans le nord de l'Irak, ainsi qu'en Syrie, principalement pour contrer les mouvements kurdes.
Selon la chaine de télévision privée NTV et le site T24, cette proposition a été rejetée par les deux principaux partis d'opposition, le CHP social-démocrate et le parti pro-kurde DEM.
L'armée turque mène depuis 2015 des opérations de protection de sa frontière avec la Syrie et maintient une présence militaire visible dans le nord-est du pays pour parer la menace des groupes armées kurdes.
Selon le porte-parole du parti AKP au pouvoir, elle dispose de 16.000 à 18.000 soldats sur place.
Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024 et l'avènement d'un gouvernement de transition, qu'elle soutient, Ankara appuie le processus d'intégration des forces kurdes à l'armée syrienne et a laissé entendre qu'elle pourra, si ce processus aboutit, reconsidérer sa présence militaire.
C'est également pour contrer les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) que la Turquie maintient depuis 25 ans des dizaines de bases dans le Kurdistan autonome d'Irak, d'où elle lance des opérations terrestres et aériennes contre les guérilleros du PKK installés dans les montagnes du nord de l'Irak.
Le PKK est cependant engagé depuis près d'un an dans un processus de désarmement et de paix avec les autorités turques, à l'initiative de celles-ci.
En dépit de l'annonce de la dissolution du parti en mai 2025, les forces turques ont été accusées de poursuivre leurs opérations chez leurs voisins.
Au Liban, l'armée turque comptait 97 personnels au sein de la Finul, selon le dernier décompte disponible, sur des effectifs internationaux de 13.000 personnes, dont 9.800 soldats issus principalement d'Indonésie, d'Italie et d'Inde, les trois principaux pays contributeurs.
Cette force internationale a été régulièrement prise sous les feux croisés d'Israël et du Hezbollah libanais, depuis que ce mouvement pro-iranien a ouvert un front contre Israël en octobre 2023.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.