Jeudi 24 novembre 2022 à 16h41
Beyrouth, 24 nov 2022 (AFP) — Huit combattants kurdes ont été tués dans des frappes turques qui ont visé mercredi soir le camp d'Al-Hol, abritant des familles de jihadistes dans le nord-est de la Syrie, ont indiqué jeudi les forces kurdes.
Les bombardements turcs "ont fait huit morts parmi nos combattants chargés de protéger le camp", ont déclaré dans un communiqué les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes et soutenue par les Etats-Unis.
Sous administration kurde, le camp d'Al-Hol, délabré et surpeuplé, abrite plus de 50.000 proches de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) depuis la défaite du groupe, ainsi que des déplacés syriens et des réfugiés irakiens.
Parmi les habitants du camp figurent plus de 10.000 étrangers originaires d'une soixantaine de pays, dont des Français et d'autres Européens.
Mercredi, les FDS ont prévenu que "certaines familles de l'EI pourraient fuir le camp" en profitant du chaos.
La Turquie mène depuis dimanche une opération baptisée "Griffe-Epée" contre les forces kurdes en Syrie et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak, accusés par Ankara du récent attentat qui avait fait six morts le 13 novembre à Istanbul.
Les forces kurdes ont nié toute implication.
Jeudi, des tirs d'artillerie turcs ont visé plusieurs positions kurdes dans les provinces de Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord), ciblant aussi une position des forces du régime syrien à l'est de la ville de Kobané, sans faire de victime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Depuis dimanche, 35 combattants kurdes, 23 soldats syriens, ainsi qu'un journaliste travaillant pour une agence de presse kurde ont été tués dans les raids aériens turcs, toujours selon l'OSDH.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé lundi de lancer une offensive terrestre dans le nord de la Syrie, suscitant l'inquiétude de plusieurs pays qui ont déployé des forces dans cette région. Le Kremlin a exhorté mardi la Turquie de ne pas "déstabiliser la situation" dans le nord de la Syrie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.