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Syrie: Genève sera un échec si les Kurdes en restent exclus


Mercredi 15 février 2017 à 13h43

Moscou, 15 fév 2017 (AFP) — Les pourparlers de Genève le 23 février sur la Syrie sont voués à l'échec si les Kurdes continuent à en être exclus, a prévenu mercredi à l'AFP la coprésidente du Parti de l'union démocratique (PYD).

"Il est évident que si pour résoudre la crise syrienne, il faut que tous puissent participer" aux discussions de Genève, a déclaré Asya Abdullah, lors d'une conférence de plusieurs représentants kurdes syriens, iraniens, irakiens et turcs à Moscou.

"Nous ne pouvons être obligés à respecter une décision prise sans nous (...) et dans ce cas, la résolution de la crise syrienne est impossible", a affirmé Mme Abdullah, regrettant qu'aucun représentant kurde n'ait été invité aux pourparlers de Genève.

Cette réunion, qui s'ouvre le 23 février sous les auspices de l'ONU, devrait se concentrer sur les aspects politiques de la crise, dont le sort du président Bachar al-Assad.

"Nous sommes une partie importante de la Syrie", a-t-elle rappelé, prévenant que "sans Kurdes, il n'y aura pas de démocratie en Syrie".

Pour la représentante du PYD, l'absence des Kurdes aux pourparlers est due à l'opposition d'Ankara, qui considère le bras armé du parti - les Unités de protection du peuple (YPG) - comme une organisation "terroriste".

"Là où participe la Turquie, il ne peut y avoir d'accord car tous les efforts de la Turquie visent à ce que les Kurdes n'obtiennent rien", a-t-elle dénoncé.

Principalement installés dans le nord de la Syrie, les Kurdes, essentiellement sunnites avec des minorités non musulmanes et des formations politiques souvent laïques, représentaient au début de la guerre 15% de la population.

Après avoir adopté une position de "neutralité" envers le régime et la rébellion, les Kurdes ont repris des positions gouvernementales à la mi-2012 dans le Nord et l'Est, contrôlant désormais 18% du territoire, où vivent plus de deux millions de personnes.

L'YPG est alors devenu l'une des principales forces combattant le groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI) avec l'appui aérien de la coalition conduite par les États-Unis.

En mars 2016, les Kurdes ont proclamé une "région fédérale" dans le Nord, au grand dam de la Turquie qui a lancé en août une opération militaire en Syrie baptisée "Bouclier de l'Euphrate", dans le but de chasser du nord de la Syrie l'EI ainsi que les rebelles kurdes de l'YPG et du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, milice turque).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.