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Syrie: Erdogan se dit "peiné" par la position "erronée" de la France


Vendredi 30 mars 2018 à 11h53

Ankara, 30 mars 2018 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit "extrêmement peiné" vendredi par la position "totalement erronée" de Paris qui a proposé une médiation entre Ankara et une force arabo-kurde combattue par l'armée turque dans le nord de la Syrie.

"J'aimerais souligner que je suis extrêmement peiné par (...) l'approche totalement erronée de la France à ce sujet", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours virulent à Ankara. "Qui êtes-vous pour parler de médiation entre la Turquie et une organisation terroriste ?", a-t-il lancé.

"Nous n'avons pas besoin de médiation. Depuis quand la Turquie veut-elle s'asseoir à la table d'une organisation terroriste ? D'où avez-vous sorti cela ?", s'est emporté le bouillant chef de l'Etat turc.

Ces déclarations surviennent après que le président français Emmanuel Macron a reçu jeudi une délégation des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes syriens, et les a assurées du "soutien de la France".

Les FDS sont composées pour l'essentiel de membres de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et combattu par l'armée turque dans le nord-ouest de la Syrie.

Les Occidentaux, y compris la France, s'inquiètent de plus en plus de la situation dans le nord de la Syrie alors que le président Erdogan s'est dit prêt à élargir l'offensive contre la milice kurde à d'autres zones.

M. Erdogan a par ailleurs déclaré que M. Macron avait tenu des "propos très étranges" lors d'un entretien téléphonique récent consacré à la Syrie. "J'ai été contraint de le lui faire remarquer, même si le ton a été un peu élevé", a déclaré le président turc, sans autre précision.

"Ceux qui dorment et se lèvent avec les terroristes, ceux qui les reçoivent dans leur palais comprendront tôt ou tard leur erreur", a grondé M. Erdogan, qualifiant la France de pays qui "n'a pas encore réglé ses comptes avec son passé sale et sanglant", dans une apparente allusion à l'histoire coloniale.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.