Page Précédente

Syrie: Erdogan dit avoir évoqué avec Trump une "zone de sécurité" établie par Ankara


Mardi 15 janvier 2019 à 11h39

Ankara, 15 jan 2019 (AFP) — La "zone de sécurité" mentionnée par le président américain Donald Trump pour séparer les positions tenues par une milice kurde en Syrie et la frontière turque sera formée par les forces d'Ankara, a déclaré mardi le président Recep Tayyip Erdogan.

Lors d'un entretien téléphonique lundi soir qualifié par M. Erdogan d'"extrêmement positif", M. Trump "a mentionné une zone de sécurité d'une largeur de 20 miles, ce qui représente plus de 30 km, qui sera établie par nous le long de la frontière", selon le président turc.

Si la présidence turque avait déjà indiqué lundi soir que MM. Erdogan et Trump avaient mentionné l'établissement d'une "zone de sécurité" en Syrie lors de leur entretien, c'est la première fois que la Turquie est évoquée comme le pays qui l'établirait.

Cette zone, dont la création est défendue par la Turquie depuis plusieurs années, vise à séparer la frontière turque et les positions tenues dans le nord de la Syrie par les Unités de protection du peuple (YPG).

Si les YPG sont appuyées par Washington contre le groupe Etat islamique (EI), Ankara considère cette milice kurde comme un groupe "terroriste" étroitement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis plus de 30 ans.

La Turquie a plusieurs fois menacé au cours des dernières semaines de lancer une nouvelle offensive contre les YPG afin d'éviter la formation, à ses portes, un embryon d'Etat kurde susceptible d'encourager les velléités séparatistes kurdes en Turquie.

Les désaccords au sujet des YPG entre la Turquie et les Etats-Unis, deux alliés au sein de l'Otan, ont contribué à envenimer leurs relations depuis deux ans.

La Turquie a accueilli avec satisfaction la décision annoncée le mois dernier par M. Trump de retirer les troupes américaines de Syrie.

Mais Ankara a par la suite vivement réagi à des déclarations de responsables américains selon lesquelles les Etats-Unis envisageaient de lier le retrait des soldats américains à la sécurité des combattants kurdes.

Et M. Trump a provoqué un choc dimanche en menaçant de "dévaster" l'économie de la Turquie si elle attaquait les combattants kurdes.

M. Erdogan, qui s'exprimait mardi devant son groupe parlementaire à Ankara, s'est néanmoins dit convaincu d'être parvenu à "une compréhension mutuelle d'une portée historique" avec M. Trump lors de l'entretien téléphonique la veille.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.