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Syrie: environ 5.000 personnes ont quitté l'ultime réduit de l'EI, davantage atrophié


Mardi 22 janvier 2019 à 22h59

Beyrouth, 22 jan 2019 (AFP) — Près de 5.000 personnes, dont environ 500 combattants du groupe Etat islamique (EI), ont évacué depuis lundi l'ultime poche de l'EI dans l'est de la Syrie, où le groupe jihadiste continue de perdre du terrain, a indiqué mardi une ONG.

"Quelques 4.900 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, dont 470 jihadistes, ont déserté depuis lundi la dernière poche de l'EI dans la province de Deir Ezzor, dont 3.500 ont quitté le secteur mardi", a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

La majorité des civils sont des membres de familles de jihadistes, selon l'OSDH. Ils ont été évacués à bord de plusieurs dizaines de camions affrétés par les forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance kurdo-arabe anti-EI, tandis que "d'autres ont quitté la zone à l'aide de leurs véhicules personnels", selon M. Abdel Rahmane.

Les véhicules et camions se sont dirigés vers les zones tenues par les FDS dans la province de Deir Ezzor, où l'EI contrôle une poche confinée désormais à 10 km carrés, selon l'OSDH.

Dominées par des combattants kurdes et soutenues par la coalition internationale anti-EI dirigée par les Etats-Unis, les FDS mènent depuis septembre une offensive d'envergure visant à déloger les jihadistes de leur dernière enclave dans l'Est syrien, évacuant les civils et les combattants qui se rendent en vue d'un assaut final.

Les FDS ont réussi ces dernières semaines à reprendre plusieurs localités et villages tenus par l'EI, dont Hajine, Soussa Al-Chaafa.

Mardi, "les FDS ont progressé, sans aucune résistance de la part de l'EI, à l'intérieur de la localité de Baghouz, la dernière encore aux mains des jihadistes", a indiqué M. Abdel Rahmane.

"Ils en contrôlent désormais la moitié", a-t-il précisé, faisant état d'un "arrêt des combats" entre les deux camps.

La nouvelle vague de départs et d'évacuation portent à près de 27.000 le nombre de personnes sorties du réduit de l'EI depuis début décembre, parmi lesquelles figurent près de 1.800 jihadistes ayant rendu les armes, selon l'Observatoire.

"Quelques combattants refusent de se rendre mais l'EI est sur le point de perdre sa dernière poche" en Syrie, selon M. Abdel Rahmane.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a été mis en déroute par de multiples offensives lancées dans ces deux pays.

Outre son dernier réduit désormais atrophié, l'EI est présent dans un secteur du désert syrien qui s'étend du centre du pays à la province de Deir Ezzor, où des affrontements sporadiques opposent ses combattants aux forces progouvernementales.

Le président américain Donald Trump a ordonné le mois dernier le retrait des quelques 2.000 militaires américains présents en Syrie, justifiant sa décision par la "défaite" de l'EI.

Le conflit syrien, qui a éclaté en 2011, s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères. Il a fait plus de 360.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.