
Mardi 7 octobre 2025 à 00h19
Damas, 6 oct 2025 (AFP) — Au moins un membre des forces de sécurité intérieure et un civil ont été tués lundi soir dans des bombardements attribués aux forces kurdes à Alep dans le nord syrien, sur fond de regain de tensions entre Damas et l'administration autonome kurde, a indiqué la télévision d'Etat.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a pour sa part fait état de l'utilisation par les forces gouvernementales de drones explosifs dans les quartiers à majorité kurde de Cheikh Maqsoud et Achrafieh.
Depuis le renversement de Bachar al-Assad en décembre 2024, Alep est administrée par les autorités islamistes.
Cheikh Maqsoud et Achrafieh restent contrôlés par des unités kurdes locales liées aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et à leurs forces de sécurité intérieure, les Asayech, bien que les FDS s'en soient officiellement retirées en avril dernier dans le cadre d'un accord de désengagement conclu avec le gouvernement.
Selon la télévision al-Akhbariya, citant un responsable sécuritaire, "un membre des forces de sécurité intérieure a été tué et trois autres blessés dans une attaque des FDS contre des barrages de sécurité autour du quartier Cheikh Maqsoud, à Alep".
La même source a fait état d'un civil tué également dans un bombardement kurde.
La chaîne a également rapporté que "des dizaines de familles" ont fui Achrafieh et Cheikh Maqsoud "en raison du pilonnage de la zone par les FDS à l'aide de mitrailleuses lourdes et de mortiers".
Selon l'OSDH, les communications ont été coupées dans ces zones désormais encerclées par des renforts de l'armée syrienne.
L'agence officielle Sana a ajouté que plusieurs civils blessés ont été hospitalisés à Alep après "des tirs de mortier et de mitrailleuses lourdes des FDS ayant visé les quartiers résidentiels".
Sur Facebook, le gouverneur d'Alep Azzam al-Gharib a appelé les habitants "à rester chez eux ce soir et à s'éloigner autant que possible des zones d'affrontements", ajoutant qu'il oeuvrait "avec les parties concernées à une désescalade et à la fin des combats".
Les FDS, bras armé de l'administration kurde qui contrôle des zones du nord et du nord-est syrien, ont nié toute attaque contre les forces de sécurité du gouvernement, accusant au contraire des factions pro-Damas d'avoir imposé un siège "étouffant" aux quartiers kurdes et tenté d'y avancer "avec des chars".
Elles ont affirmé que des habitants avaient pris les armes "aux côtés des forces de sécurité intérieure" (Assayich, forces de sécurité kurdes) pour se défendre.
Les nouvelles autorités et les FDS ont conclu en mars un accord d'intégration des institutions civiles et militaires de l'administration autonome kurde dans les institutions nationales.
Mais d'importantes divergences entre les deux parties ont retardé la mise en oeuvre de cet accord.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.