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Syrie: des milliers de personnes aux funérailles des victimes des raids turcs


Lundi 21 novembre 2022 à 12h48

Al Malikiyah (Syrie), 21 nov 2022 (AFP) — Des milliers de Syriens ont assisté lundi aux funérailles d'une dizaine de personnes tuées la veille dans des raids aériens de la Turquie visant des régions sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, selon un correspondant de l'AFP.

Au moins 35 personnes en grande majorité des combattants kurdes et des soldats syriens ont péri dans ces frappes dans les provinces de Raqa et Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. Il y a eu plus de 70 blessés.

Un précédent bilan faisait état de 31 morts et 40 blessés dimanche.

La Turquie, qui a également visé des régions kurdes en Irak, a annoncé que son opération aérienne visait plusieurs régions sous contrôle des forces kurdes syriennes et du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), accusées par Ankara de l'attentat qui a fait six morts à Istanbul le 13 novembre.

En Syrie, les frappes turques ont visé des zones frontalières contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes, notamment les villes de Kobané (nord) et Al-Malikiyah (nord-est).

Lundi, à Al-Malikiyah, des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de 11 victimes ayant péri dans les raids contre une centrale électrique, y compris un journaliste d'une agence de presse kurde, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Les corps des victimes étaient enveloppés dans le drapeau kurde rouge, jaune et vert. "Les martyrs ne meurent pas", a scandé la foule en deuil.

"Nous implorons le monde et tous ceux qui se soucient des droits humains" à mettre fin aux attaques de la Turquie "qui nous cible avec ses avions et drones", a déclaré à l'AFP Chaabane, 58 ans, lors des funérailles.

Plus tôt dans la journée, dans une réplique apparente contre Ankara, des tirs de roquettes depuis le territoire syrien ont visé la ville turque frontalière de Karkamis (sud-est), faisant trois morts dont un enfant et six blessés, a annoncé le ministre turc de l'Intérieur.

Des tirs de roquettes depuis la Syrie avaient déjà atteint dimanche un poste-frontière turc, faisant au moins huit blessés --deux soldats et six policiers turcs.

La Turquie, dont les soldats sont présents dans des zones du nord de la Syrie, menace depuis mai de lancer une nouvelle offensive contre les FDS, qu'elle considère comme "terroristes".

Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré cette menace, évoquant le possible lancement d'une "opération terrestre" en Syrie.

"Il n'est pas question que cette opération soit uniquement limitée à une opération aérienne", a-t-il déclaré. "Nous avons déjà prévenu: nous ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.