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Syrie : des militaires turcs patrouillent près de Minbej (Ankara)


Lundi 18 juin 2018 à 16h25

Istanbul, 18 juin 2018 (AFP) — Des militaires turcs ont commencé lundi à patrouiller à proximité de la ville syrienne de Minbej, tenue par une milice kurde, dans le cadre d'un accord entre Ankara à Washington visant à apaiser les tensions, a affirmé l'état-major turc.

"Des patrouilles ont commencé le 18 juin 2018 (...) sur la ligne séparant la zone de l'opération Bouclier de l'Euphrate et Minbej", a déclaré l'armée turque dans un communiqué.

"Bouclier de l'Euphrate" est le nom donné par Ankara à une offensive menée par l'armée turque dans le nord de la Syrie entre août 2016 et mars 2017.

La ville de Minbej, située dans le nord de la Syrie à 30 km de la frontière turque, est contrôlée par des éléments proches de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), soutenue par Washington contre le groupe Etat islamique (EI).

Cependant, la Turquie considère les YPG comme un groupe "terroriste" et a plusieurs fois menacé de marcher sur Minbej, provoquant une escalade des tensions avec les Etats-Unis au cours des derniers mois.

Pour calmer le jeu, Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'Otan, se sont accordés début juin sur une "feuille de route" prévoyant une coopération pour assurer "la sécurité" à Minbej.

Dans son communiqué, l'état-major turc soutient que les militaires turcs et américains ont effectué leurs patrouilles "de façon indépendante" dans le cadre de cette "feuille de route".

Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, des blindés de l'armée turque ont pris part à la patrouille qui s'est déroulée à proximité d'une base américaine.

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a affirmé lundi que les soldats d'Ankara entreraient dans Minbej "étape par étape", mais sans donner de date.

Ces déclarations surviennent à quelques jours d'élections anticipées en Turquie, où l'intervention militaire lancée en janvier dernier contre les YPG à Afrine (nord-ouest de la Syrie) s'est avérée populaire.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.