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Syrie: des jihadistes cachés dans des tunnels se rendent après la fin du "califat"


Dimanche 24 mars 2019 à 15h38

Baghouz (Syrie), 24 mars 2019 (AFP) — Des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) cachés dans des tunnels jusqu'aux dernières heures du "califat" se sont rendus dimanche, au lendemain de l'annonce de la chute du dernier réduit de l'EI à Baghouz (est), a annoncé une milice kurde.

Au pied de la colline surplombant ce qui fut le dernier lambeau du "califat" de l'EI dans l'est de la Syrie, une équipe de l'AFP a pu voir des dizaines d'hommes avançant en file indienne sous une pluie fine pour grimper dans plusieurs camions.

"Ce sont des combattants de l'EI qui sont sortis des tunnels et se sont rendus aujourd'hui" (dimanche), a indiqué à l'AFP Jiager Amed, un responsable média des Unités de protection du peuple (YPG). Cette milice kurde est l'épine dorsale des Forces démocratiques syrienne (FDS), qui ont mené la lutte au sol contre l'EI avec l'aide d'une coalition internationale.

Il y a principalement des hommes dans la file: certains arborent des barbes fournies et sont emmitouflés dans d'épaisses "abayas" (manteaux traditionnels), d'autres portent sur la tête un keffieh rouge et blanc, ont pu voir, à distance, les journalistes de l'AFP.

Les FDS leur ont toutefois interdit d'approcher ces hommes.

"On ne connait pas leur nombre. Il se peut qu'il y en ait d'autres cachés dans les tunnels", a ajouté M. Amed.

Dimanche après-midi, dans un ciel lourd et brumeux s'élèvent par ailleurs des volutes de fumée noire, "des entrepôts de munitions (de l'EI) qui brûlent", selon le porte-parole des YPG.

Des bonbonnes de gaz et des bidons d'eau jonchent le terrain âprement défendu par les jihadistes, sur les rives du fleuve Euphrate, près de la frontière irakienne.

Certaines tentes de fortune où vivaient les combattants de l'EI sont juste assez grandes pour permettre à un adulte de s'y tenir recroquevillé.

Les FDS ont annoncé samedi avoir vaincu les jihadistes à Baghouz, mettant fin au "califat" proclamé par l'EI en 2014 et qui s'étendait à son apogée sur de vastes territoires en Syrie et en Irak.

L'ultime offensive antijihadistes avait été ralentie par la sortie de dizaines de milliers de personnes de la dernière poche de l'EI.

Depuis janvier, plus de 66.000 personnes ont quitté Baghouz et ses environs, selon les FDS. Les combattants sont arrêtés et emprisonnés tandis que les familles de jihadistes sont envoyés vers des camps de déplacés gérés par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.