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Syrie: des frappes turques ont visé une prison de jihadistes de l'EI (Kurdes)


Jeudi 10 octobre 2019 à 13h55

Beyrouth, 10 oct 2019 (AFP) — L'administration semi-autonome kurde a annoncé jeudi que des bombardements turcs avaient touché une prison abritant des combattants étrangers du groupe Etat islamique dans le nord de la Syrie, malgré la promesse d'Ankara d'empêcher une résurgence jihadiste.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui a un vaste réseau de sources en Syrie, a indiqué que "des tirs d'artillerie" d'Ankara avaient visé "les environs" de la prison.

L'armée turque et des supplétifs syriens ont lancé mercredi une opération à la frontière et les frappes aériennes et les tirs d'artillerie ont visé plusieurs secteurs frontaliers dans le nord syrien.

"Le régime turc a visé mercredi soir (...) une partie de la prison de Jarkine à Qamichli où se trouvent un grand nombre de terroristes de l'EI", ont indiqué dans un communiqué les autorités kurdes sans fournir des détails sur les dégâts.

Cette prison "abrite les plus dangereux des criminels originaires de plus de 60 pays", souligne le texte.

Soutenues par une coalition internationale emmenée par Washington, les forces kurdes ont proclamé en mars la fin du "califat" de l'EI avec la reconquête du village de Baghouz, ultime bastion des jihadistes aux confins orientaux de la Syrie.

Des milliers de jihadistes, notamment étrangers, sont retenus dans les prisons gérées par les autorités kurdes, tout comme les camps de déplacés accueillent des milliers de femmes et d'enfants affiliés à l'EI.

Lundi, les FDS ont averti que toute offensive de la Turquie entraînerait une résurgence majeure de l'EI et annulerait "des années de combats fructueux" contre les jihadistes.

Les chefs de l'EI encore en vie pourraient sortir de leur cachette, selon les FDS, pour qui une opération turque menacerait aussi les prisons et les camps qu'elles gèrent et qui abritent de nombreux jihadistes et leurs familles.

Les jihadistes ont été mis en déroute après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak.

Plusieurs pays européens ont exprimé leurs craintes concernant une résurgence de l'EI.

L'offensive de la Turquie est la troisième en Syrie depuis 2016. Elle ouvre un nouveau front dans un conflit qui a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés depuis 2011.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.