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Syrie: des familles de membres de l'EI se sont échappées d'un camp (Kurdes)


Dimanche 13 octobre 2019 à 11h56

Qamichli (Syrie), 13 oct 2019 (AFP) — Des familles de membres du groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont fui un camp de déplacés dans le nord de la Syrie, situé à proximité des combats entre forces kurdes et turques, ont annoncé dimanche les autorités kurdes.

"Plus d'une centaine de personnes, des femmes et des enfants", ont pris la fuite du camp de Aïn Issa, a indiqué à l'AFP un responsable de ce camp de déplacés sous le couvert de l'anonymat.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé qu'"environ une centaine" de femmes et d'enfants des familles de l'EI ont pris la fuite, précisant qu'il s'agissait d'étrangères mais sans être en mesure de donner leurs nationalités.

"L'assaut militaire brutal mené par la Turquie et ses mercenaires se déroule désormais à proximité du camp de Aïn Issa, où se trouvent des milliers (de membres) des familles de l'EI", a annoncé dans un communiqué l'administration autonome kurde.

"Certaines ont pu prendre la fuite après les bombardements qui ont visé" le camp, selon le texte.

S'adressant à l'ONU mais aussi à la coalition internationale emmenée par Washington mise sur pied pour lutter contre les jihadistes, les autorités kurdes ont réclamé "une intervention rapide pour empêcher une catastrophe dont les conséquences ne se limiteront pas à la Syrie".

Le camp d'Aïn Issa accueille 13.000 déplacés, dont 785 membres des familles de l'EI, selon les autorités kurdes, qui avaient déjà évoqué la possibilité d'un transfert vers un secteur plus sécurisé.

Selon le responsable du camp qui a parlé à l'AFP, les bombardements ont eu lieu près du secteur dans le camp où sont installées des familles de l'EI, originaires d'une cinquantaine de pays. Certains déplacés qui ne sont pas affiliés à l'EI ont également pris la fuite "par crainte des bombardements".

Le "chaos" règne dans le camp, a dit l'OSDH, précisant que des gardes ont été contraints de se retirer pour "participer aux combats".

Confrontées depuis mercredi à une offensive lancée par Ankara et ses supplétifs syriens contre leurs régions dans le nord de la Syrie en guerre, les autorités kurdes ont maintes fois mis en garde contre une résurgence de l'EI.

Elles ont assuré que le chaos sécuritaire pourrait permettre à des cellules dormantes de l'EI de libérer les milliers de jihadistes et leurs familles qui sont retenus dans des prisons ou des camps de déplacés.

Vendredi, les forces kurdes ont affirmé que cinq jihadistes de l'EI s'étaient échappés d'une prison après des raids aériens turcs ayant visé ses environs.

Quelque 12.000 jihadistes de l'EI, des Syriens, des Irakiens mais aussi 2.500 à 3.000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons des Kurdes, selon leurs statistiques officielles. Les camps de déplacés accueillent quelque 12.000 étrangers, 8.000 enfants et 4.000 femmes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.