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Syrie: des familles appellent "d'urgence" au rapatriement de jihadistes français


Dimanche 13 octobre 2019 à 20h46

Paris, 13 oct 2019 (AFP) — Des familles de jihadistes français se trouvant en Syrie ont pressé dimanche le gouvernement de les rapatrier d'"urgence", eux et leurs enfants, après l'annonce de la fuite de proches de jihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) d'un camp et d'une prison dans le nord du pays.

Les forces kurdes ont affirmé que cinq jihadistes se sont échappés vendredi d'une prison près de la ville de Qamichli, (nord-est de la Syrie), après des raids aériens.

Par ailleurs les autorités kurdes en Syrie ont annoncé dimanche la fuite de près de 800 proches de jihadistes du groupe EI d'un camp de déplacés, le camp d'Aïn Issa (nord de la Syrie), qui ont profité selon elles du chaos sécuritaire créé par l'offensive turque déclenchée mercredi.

Dans un communiqué, le "Collectif des familles unies" "appelle le gouvernement français à rapatrier dans l'urgence les enfants français innocents pris au piège de la guerre en Syrie, et - pour des raisons de sécurité qui paraissent à présent évidentes - de rapatrier également leurs parents".

La fuite de ces proches de jihadistes a été confirmée à l'AFP par des familles ayant eu leurs proches au téléphone ou par messagerie.

"Aujourd'hui (dimanche), les gardes kurdes ont ouvert les portes aux femmes étrangères (issues de l'EI) et leur ont demandé de sortir du camp", raconte ainsi Maria, qui a eu au téléphone sa fille Leïla, 24 ans (les prénoms sont des prénoms d'emprunt). Cette dernière était depuis un an et demi et jusque ce dimanche matin dans le camp d'Aïn Issa, avec son fils de 23 mois.

"Elles se sont retrouvées, avec leurs enfants perdues à l'extérieur. Donc elles sont là, avec leurs enfants, dans le désert. Il y a d'autres Françaises avec ma fille. Quand on est une femme française seule dans le désert avec ses enfants, où aller, à qui faire confiance ?", a -t-elle ecnore témoigné.

"Elles ne se sont pas évadées, elles ne le voulaient pas, elles s'attendaient à être récupérées par d'autres forces syriennes ou les Turcs, mais on les a mises dehors. Depuis plusieurs jours, les bombes tombaient de plus en plus près du camp, où il n'y a plus d'ONG, plus d'aide, beaucoup de réfugiés syriens aussi sont partis", selon elle.

Une autre mère de femme détenue en Syrie, dans un autre camp, al Hol, lui, toujours fermé, a indiqué à l'AFP avoir reçu un message de sa fille disant qu'"à Aïn Issa, les gardes kurdes sont partis en ouvrant les portes et en disant aux détenues étrangères: +il y a les bombardements, fuyez+".

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont appelé ensemble dimanche soir la Turquie à cesser son opération contre les forces kurdes en Syrie, qui "risque de créer une situation humanitaire insoutenable et d'aider Daech à réémerger".

M. Macron a convoqué dimanche à 22H00 un conseil restreint de défense sur la Syrie.

Les combats font rage au cinquième jour d'une offensive turque qui a provoqué un tollé international et entraîné la mort de plus de 150 personnes, dont une cinquantaine de civils, et l'exode de plus de 130.000.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.