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Syrie: des familles appellent "d'urgence" au rapatriement de jihadistes français


Dimanche 13 octobre 2019 à 16h51

Paris, 13 oct 2019 (AFP) — Des familles de jihadistes français se trouvant en Syrie ont pressé dimanche le gouvernement de les rapatrier d'"urgence", eux et leurs enfants, après l'annonce de la fuite de proches de jihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) d'un camp et d'une prison dans le nord du pays.

Les autorités kurdes en Syrie ont annoncé dimanche la fuite de près de 800 proches de jihadistes du groupe EI d'un camp de déplacés, le camp d'Aïn Issa (nord de la Syrie), qui ont profité selon elles du chaos sécuritaire créé par l'offensive turque déclenchée mercredi.

Par ailleurs, les forces kurdes ont affirmé que cinq jihadistes se sont échappés vendredi d'une prison près de la ville de Qamichli, (nord-est de la Syrie), après des raids aériens turcs ayant visé ses environs.

"Avant que la situation n'empire, avant que des enfants innocents soient tués ou blessés en plus grand nombre, avant que les prisonniers étrangers ne se dispersent dans le chaos syrien, le gouvernement français et les gouvernements européens doivent enfin réagir, et réagir conformément au droit international humanitaire et aux principes fondamentaux de la protection de l'enfance", écrit dans un communiqué le "Collectif des familles unies".

Ce collectif "appelle le gouvernement français à rapatrier dans l'urgence les enfants français innocents pris au piège de la guerre en Syrie, et - pour des raisons de sécurité qui paraissent à présent évidentes - de rapatrier également leurs parents".

"Dans le camp d'Aïn Issa, des détenues et leurs enfants ont fui le camp ou se sont réfugiées dans des annexes, pour échapper aux bombardements", poursuit le collectif . "Les enfants sont terrorisés, et ce sont encore les plus faibles, les plus vulnérables, qui souffrent dans leur chair de l'inaction des pays dont ils sont les ressortissants".

La France est "inquiète" de cette situation, a affirmé dimanche la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, appelant la Turquie à "terminer au plus vite son intervention" contre les Kurdes.

"Je ne sais pas, aujourd'hui, qui sont exactement les personnalités qui se sont enfuies du camp, c'était depuis le début de cette intervention armée une préoccupation pour la France", a-t-elle insisté, en mentionnant les "jihadistes français dont nous avons toujours considéré qu'ils devaient être jugés sur place".

Les combats font rage au cinquième jour d'une offensive turque qui a provoqué un tollé international et entraîné la mort de plus de 150 personnes, dont une cinquantaine de civils, et l'exode de plus de 130.000.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.