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Syrie: des centaines de Kurdes affluent vers Afrine par solidarité


Mardi 6 février 2018 à 15h21

Afrine (Syrie), 6 fév 2018 (AFP) — Des centaines de personnes, arrivées dans la nuit à Afrine depuis les régions kurdes du nord-est de la Syrie, ont manifesté mardi pour exprimer leur solidarité avec les habitants de l'enclave kurde, cible d'une offensive turque.

Munis de branches d'oliviers et brandissant des portraits de combattants ou combattantes tués dans les affrontements, les manifestants ont défilé au son des tambours et de musiques traditionnelles dans le centre d'Afrine, dans le nord-ouest syrien.

Les participants, originaires de Qamichli, de Hassaké (nord-est) ou encore de Kobané (nord), étaient arrivés dans la nuit à Afrine après avoir traversé en bus toute la Syrie d'est en ouest.

La Turquie a lancé le 20 janvier une vaste offensive en Syrie contre l'enclave d'Afrine pour chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

"Afrine, nous sommes avec toi jusqu'à la mort", "A bas les mercenaires, à bas Erdogan", ont scandé les manifestants en référence au président turc Recep Tayyip Erdogan, brandissant des drapeaux des YPG.

Les participants, certains vêtus de traditionnels châles kurdes colorés, ont effectué quelques pas de dabké, danse traditionnelle du Proche-Orient.

Plus de 3.000 personnes, à bord de 500 véhicules, ont fait le déplacement, selon une des organisatrices, Noujine Youssef.

"Nous sommes maintenant dans la forteresse de la résistance", s'est réjouie Mme Youssef, membre du Conseil syrien démocratique, le bras politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition de combattants dominée par les Kurdes.

"Nous avons parcouru toute cette distance pour dire à nos frères à Afrine qu'ils ne sont pas seuls et que nous sommes avec eux", a expliqué à l'AFP Qamra Ali, quinquagénaire originaire de la région de Qamichli.

Pour certains, venus de très loin, le voyage a duré plus d'une journée.

"Nous sommes venus pour soutenir la ville d'Afrine contre l'agression turque", a martelé Eissa Hassan, manifestant de 58 ans originaire de Hassaké.

"Le voyage a duré deux jours (...) nous avons pris du retard en raison des points de contrôle du régime", a-t-il précisé, ajoutant: "Nous ne laisseront pas Erdogan réaliser son rêve de rétablir l'empire ottoman."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.