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Syrie: des centaines de civils fuient la ville d'Afrine face aux forces turques


Lundi 12 mars 2018 à 16h16

Beyrouth, 12 mars 2018 (AFP) — Des centaines de civils ont fui ou tentaient de fuir lundi la ville d'Afrine "par crainte d'un éventuel assaut" des forces turques, qui sont aux portes de cette cité du nord-ouest de la Syrie, selon une ONG.

Proche de la frontière turque, Afrine est située dans une enclave à majorité kurde du même nom, où l'armée turque et des supplétifs syriens mènent depuis le 20 janvier une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme "terroriste".

"Près de 2.000 civils ont déjà rejoint la localité voisine de Nobol par crainte d'un éventuel assaut turc contre Afrine, tandis que des centaines tentent encore de quitter la ville", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon un photographe collaborant avec l'AFP, des dizaines de voitures et de camions transportant des civils et leurs biens attendaient lundi après-midi l'autorisation des forces kurdes pour partir en direction des localités adjacentes de Nobol et Zahraa, sous le contrôle du régime syrien.

Cette porte de sortie est désormais la seule échappatoire pour les quelques 350.000 habitants d'Afrine, les forces turques étant positionnées partout ailleurs autour de la ville, à moins de deux kilomètres.

Ces forces contrôlent désormais 60% de l'enclave à majorité kurde d'Afrine.

Selon l'OSDH, plus de 200 civils ont été tués depuis le début de l'opération turque, ce que dément Ankara.

La guerre en Syrie, qui entre cette semaine dans sa huitième année, a fait plus de 350.000 morts, d'après l'Observatoire.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, ce conflit s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances régionales et internationales, ainsi que de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.